Grossesse hors mariage : le drame des femmes marocaines

Le film "Sofia" raconte l’histoire d’une jeune Marocaine qui accouche hors mariage après un déni de grossesse. A travers ce personnage, la réalisatrice Meryem Benm'Barek veut alerter sur la situation des mères célibataires au Maroc.  

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
"Histoire d'un déni de grossesse", entretien avec Meryem Benm'Barek, réalisatrice du film "Sofia"
"Histoire d'un déni de grossesse", entretien avec Meryem Benm'Barek, réalisatrice du film "Sofia"

Sofia, 20 ans, vit à Casablanca. Lors d’un repas de famille, elle découvre qu’elle est enceinte et perd les eaux. Mais au Maroc, toute relation sexuelle hors mariage est interdite. Commence alors une course folle pour Sofia, qui doit trouver un hôpital pour la prendre en charge, annoncer la nouvelle à ses parents, et reprendre contact avec le père au plus vite.

Les mères non mariées plongées dans l'illégalité

"C’est un composite de beaucoup d’histoires que j’ai entendues", explique Meryem Benm'Barek, réalisatrice et scénariste, qui note que la question des mères célibataires est un vrai sujet de société au Maroc. Avec ce premier long-métrage, elle entend montrer l’absurdité des lois marocaines qui régissent les rapports sexuels et qui plongent les mères non mariées dans l’illégalité.

Celles-ci n’ont d’ailleurs que très peu d’informations sur la contraception, note Meryem Benm'Barek. L’éducation sexuelle est en outre inexistante, et l’IVG reste interdite. "Le déni de grossesse, c’est une espèce de protection inconsciente contre beaucoup de choses. Dans le cas de Sofia, c’est une protection contre la réaction de ses parents et contre ce que la société va dire", explique la réalisatrice.

Sofia est en salles depuis le 5 septembre.