Etats-Unis : forte progression du déficit de l'attention chez les filles

EN BREF - Les diagnostics de troubles du déficit de l'attention (TDA) auraient fait un bond de 43% chez les enfants et adolescents aux Etats-Unis entre 2003 et 2011, selon des travaux publiés ce 8 décembre 2015 dans le Journal of Clinical Psychiatry. Cette augmentation pourrait partiellement s'expliquer par la sensibilisation des médecins à l'identification et à la classification de l'hyperactivité comme un trouble. Toutefois, une très forte progression constatée chez les filles - +55% en huit ans - interroge les chercheurs.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Illustration : extrait d'un reportage du Magazine de la santé sur le traitement de l'hyperactivité.
Illustration : extrait d'un reportage du Magazine de la santé sur le traitement de l'hyperactivité.

Selon les données analysées dans le Journal of Clinical Psychiatry [1], en 2011, 12% des enfants et adolescents étasuniens (5,8 millions de personnes) seraient diagnostiqués pour troubles du déficit de l'attention (TDA, caractérisés par l'inattention, l'hyperactivité, et les problèmes de comportement).

"La progression des taux de TDA a été générale avec de très fortes hausses dans certains sous-groupes, dont un bond de 52% chez les adolescents depuis 2003", souligne dans un communiqué Kevin Collins, co-auteur de ces travaux.

L'ampleur de la progression des cas de TDA pourrait correspondre à une hausse réelle du nombre d'enfants et d'adolescents diagnostiqués, ou pourrait également résulter d'une tendance à sur-diagnostiquer ce trouble, expliquent les auteurs.

"Nous avons constaté que les cas de TDA, diagnostiqués chez les filles, sont passés de 4,3% en 2003 à 7,3% en 2011, soit une progression de 55% sur cette période de huit ans", indique de son côté Sean Cleary, co-auteur de l'étude. Jusqu'à présent, les TDA étaient très majoritairement détectés chez des garçons.

Les chercheurs ont par ailleurs découvert que la fréquence de TDA a augmenté d'environ 83% chez les jeunes Hispaniques entre 2003 et 2011. Des recherches complémentaires doivent permettre d'établir les causes de ces fortes progressions dans les divers groupes de la population.

Un diagnostic de ce trouble de l'attention s'accompagne souvent d'une ordonnance médicale pour des médicaments qui stimulent la concentration mentale, comme la Ritaline® (méthylphénidate), dont de nombreux observateurs dénoncent la sur-prescription.


[1] Données collectées dans le cadre du National Survey of Children's Health, qui suit la santé des mineurs aux Etats-Unis jusqu'à l'âge de 17 ans. Source :  Racial and Ethnic Disparities in Parent-Reported Diagnosis of ADHD: National Survey of Children’s Health (2003, 2007, and 2011)  Kevin P. Collins, & Sean D. Cleary, J Clin Psychiatry, publication avancée en ligne du 8 décembre 2015 doi:10.4088/JCP.14m09364