Bronchiolite : la hantise des parents

Un bébé qui siffle en respirant et c’est la panique : les parents craignent la bronchiolite. Le plus souvent, cette infection saisonnière parfois impressionnante guérit facilement mais il faut être attentif aux signes de complication.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration.
Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / happybas

Les symptômes caractéristiques de la bronchiolite

Causée par un virus respiratoire appelé syncitial, la bronchiolite est une infection respiratoire basse qui touche les petites bronches. 30% des nourrissons de moins de 2 ans sont concernés chaque année soit 450.000 à 500.000.  Car encore immatures, les poumons des bébés sont tout particulièrement fragiles, ils ne savent pas comment se défendre. L'infection, cause une obstruction des petites bronches, les bronchioles, par du mucus, et c'est ce qui provoque les difficultés respiratoires. Egalement causées par la pollution et la douceur du temps,  l'automne et l'hiver sont les saisons où les bronchiolites sont les plus fréquentes.

Les signes avant-coureurs sont un rhume avec d'importants écoulements nasaux, une toux plutôt sèche, une fièvre légère et un refus de manger. Les 2 à 5 jours suivants, le bébé a de la fièvre, une toux plutôt sèche, parfois quinteuse, et enfin, signe tout particulier de la bronchiolite, sa respiration est sifflante, difficile et rapide. La poitrine de l'enfant se serre lorsqu'il essaie de respirer, du fait des difficultés respiratoires.

Les symptômes s'amendent en 8 à 10 jours, la toux pouvant persister une quinzaine de jours.

Il est conseillé de consulter si le bébé respire moins bien et creuse son thorax, si la respiration est plus rapide, s'il est fatigué et moins réactif, s'il boit moins bien sur plusieurs repas. Il faut appeler le 15, s'il fait des pauses respiratoires, s'il est bleu au niveau de la bouche, si sa respiration reste très gêné, s'il dort tout le temps, ne réagit plus, sil fait un malaise.

A lire aussi : les conseils aux parents de la société française de pédiatrie

Le traitement de la bronchiolite

La bronchiolite est le plus souvent prise en charge au domicile en mouchant le nez du bébé régulièrement et en donnant un médicament contre la fièvre (paracétamol) s'il y en a. La toux finira par passer d'elle-même. Les antibiotiques ne sont pas nécessaires puisqu'il s'agit d'un virus et non d'une bactérie ; ils ne sont administrés qu'en cas d'infection bactérienne associée. Les bronchodilatateurs, médicaments qui dilatent les bronches et favorisent le passage de l'oxygène, ne sont pas recommandés, excepté en cas de suspicion d'un asthme. Les repas doivent souvent être fractionnés.

Quant à la kinésithérapie, si longtemps recommandée, elle ne l'est plus de façon systématique, en tout cas pour les techniques usuelles qui n'ont pas montré d'efficacité sur la réduction des signes cliniques, de la durée d'hospitalisation, des besoins en oxygène (source : Vidal recommandations et revue Cochrane). Certaines méthodes, dites expiratoires lentes, pourraient toutefois avoir leur intérêt mais elles nécessitent encore d’être confirmées par de larges études multicentriques. Elle est discutée au cas par cas et reste prescrite en cas de troubles respiratoires majeurs, de maladie respiratoire chronique (asthme par exemple) ou neuromusculaires.   

A lire aussi : Bronchiolite, avec ou sans kiné, aucune différence

L'hospitalisation n'est justifiée que dans certains cas, environ une fois sur dix. Elle est nécessaire seulement si l'infection persiste ou s'aggrave malgré le traitement, si la fréquence respiratoire (nombre de respirations par minute) est supérieure à 60, si le bébé est un ancien prématuré, s'il présente des troubles cardiaques ou pulmonaires ou encore s'il a moins de 6 semaines. Idem si la respiration est difficile, ou si l'état général se dégrade : l'enfant a un comportement inhabituel, il est somnolent ou geignard, son teint devient gris.

Les règles de base de la prévention

Le port du masque est fortement conseillé avant d'approcher un nourrisson si l'on est enrhumé, et ce, même en dehors de l'hôpital. Que l'on soit enrhumé ou non, quand on s'occupe de tout-petits, il faut régulièrement se laver les mains, le virus pouvant y vivre jusqu'à trente minutes !

La mise en collectivité des bébés à risque est à éviter, du moins jusqu'à l'âge de 3 mois si c'est possible afin de réduire le risque de transmission de cette affection très contagieuse.

Il ne faut pas fumer à côté des nourrissons, car elle fragilise leurs petites bronches. Les parents doivent donc éviter de fumer en présence de bébés, particulièrement dans les espaces clos, tels que la voiture.