Des problèmes de santé vers 50 ans augmentent le risque de démence

Plus on souffre de maladies chroniques (diabète, hypertension, cancer...) plus le risque de démence ultérieure est élevé. C'est ce que rapporte une étude publiée dans le British Medical Journal.

Dr Anne Sikorav
Dr Anne Sikorav
Rédigé le , mis à jour le
Un coeur en bonne santé à 50 ans réduit le risque de démence ©Fotolia
Un coeur en bonne santé à 50 ans réduit le risque de démence ©Fotolia

Souffrir de maladies chroniques vers la cinquantaine augmente t-il le risque de démence ultérieure ? C’est la question que s’est posée une équipe de chercheurs français et anglais. Ils ont suivi plus de 10 000 patients pendant plus de 30 ans. Leur étude a été publiée le 7 février 2022 dans le British Medical Journal. Et ils en tirent plusieurs conclusions. 

Un risque augmenté en cas de maladies multiples

Les chercheurs ont pris en compte 13 maladies chroniques parmi lesquelles l’insuffisance cardiaque, l’hypertension artérielle, le diabète, la dépression, l’arthrite ou encore le cancer. 7 % des patients de 55 ans présentaient 2 maladies chroniques ou plus, et 32 % des patients à 70 ans. 639 cas de démence ont été diagnostiqués au total sur toute la durée de l’étude (plus de 30 ans).    

L'étude révèle que chez les patients de 55 ans avec deux problèmes de santé chroniques ou plus (NDLR : ce qu’on appelle la multimorbidité), le risque de démence était augmenté de 2,44 fois par rapport à ceux qui n’avaient aucune maladie. Et plus on souffre de maladies chroniques, plus le risque de démence ultérieure est élevé. 

En comparaison avec les personnes sans ou avec une seule maladie chronique, celles qui avaient trois maladies chroniques ou plus à 55 ans avaient un risque de démence près de 5 fois plus élevé - Céline Ben Hassen, co-autrice de l'étude 

Un risque plus marqué chez les patients jeunes

Et si l’âge de survenue de ces maladies chroniques pouvait influer sur le risque de démence ultérieure ? C'est l'autre piste étudiée par les chercheurs.

En observant les données des différents patients âgés de 55, 60, 65, et 70 ans, qui ont développé deux maladies ou plus, les chercheurs ont constaté que le risque baissait avec l’avancée en âge. Autrement dit, plus on développe des maladies chroniques en étant jeune, plus le risque de démence ultérieure est élevé.     

Prévention de la démence

À ce jour, on ne sait pas guérir la démence. Trouver un moyen de la prévenir, en agissant en amont sur des facteurs de risque potentiel comme les problèmes de santé chroniques, est donc primordial. "Ces résultats mettent en évidence le rôle de la prévention et de la gestion des maladies chroniques au cours de l'âge adulte pour atténuer les effets indésirables chez les personnes âgées", concluent les auteurs. 

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, on compte à ce jour 50 millions de personnes atteintes de démence dans le monde et près de 10 millions de nouveaux patients seraient atteints chaque année. La maladie d’Alzheimer, la cause la plus courante de démence, serait à l’origine de 60-70% des cas.    

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