Des médecins retraités ouvrent un cabinet médical associatif

Contre la pénurie de généralistes, des médecins retraités ont ouvert à Albi un centre médical associatif. L'objectif : assurer l’accueil des patients en semaine et sans rendez-vous. Reportage.

Sibylle de Barthez
Rédigé le
Les médecins retraités reprennent du service
Les médecins retraités reprennent du service  —  Le Mag de la Santé - France 5

À 74 ans, Yves profite de sa toute jeune retraite dans le Tarn. Mais deux fois par semaine, cet ancien médecin généraliste prend la route de bonne heure, direction Albi. Il n’a pas résisté au sens du devoir.

"Je pense que tout médecin traitant de notre génération se demande comment il va s'occuper parce que la médecine, on l’a dans nos gènes, on nous a formaté pour...", explique le Dr Yves Carcaillet, médecin généraliste retraité.

Une association de médecins retraités

Yves travaille dans un cabinet médical pas comme les autres. Ici, tous les praticiens sont retraités et du lundi au vendredi, les 13 médecins salariés du centre reçoivent les malades, avec ou sans rendez-vous.

Yves retrouve aujourd’hui une ancienne patiente. Depuis le départ à la retraite du docteur, elle n’a pas réussi à trouver un nouveau médecin traitant. 

C'est un scénario loin d’être une exception chez les Albigeois. Face à la situation, la Ville d’Albi et l’Agence régionale de santé ont lancé cette expérimentation inédite. "Albi n’est pas un désert médical, Albi est une ville de 50 000 habitants où il y a une soixantaine de médecins généralistes, mais un tiers part à la retraite, il y a des patientèles qui se retrouvent toutes seules. On essaie alors de donner une réponse de court terme. Actuellement, il y a 13 médecins qui se sont constitués en association", commente Gilbert Hangard, adjoint à la santé à la mairie d'Albi.

Bientôt 15 000 Albigeois sans médecin traitant

Aujourd’hui, cette structure inédite n’a pas vocation à être pérenne. L’expérience devrait normalement se terminer dans deux ans. Pour le Conseil de l’Ordre, il est donc important d’anticiper.

"Nous ne voyons pas d’amélioration sensible de la démographie médicale avant 2032-2034, quand même. Il faut trouver peut-être d’autres solutions, tout en se basant sur la solidarité de ces médecins retraités, actifs qui acceptent de reprendre une petite activité pour aider la population", confie le Dr Etienne Moulin, conseil départemental de l'Ordre des médecins.

L’année prochaine, 10 000 à 15 000 Albigeois devraient se retrouver sans médecin traitant.