Cinq choses à savoir sur la bétaméthasone

La bétaméthasone, connue sous les noms Célestène, Diprosone ou Betnebal, fait partie des corticoïdes. Quels sont ses effets secondaires, ses indications et ses contre-indications ? Peut-elle être utilisée durant la grossesse ? Réponses.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le , mis à jour le
La béthaméthasone est utilisée pour son effet anti-inflammatoire puissant en comprimés, en pommades ou en injection.
La béthaméthasone est utilisée pour son effet anti-inflammatoire puissant en comprimés, en pommades ou en injection.  —  Shutterstock

La bétaméthasone fait partie des corticoïdes, une famille de médicaments qui comprend la cortisone. 

Elle est utilisée pour son effet anti-inflammatoire puissant. À forte dose, elle abaisse la réponse immunitaire et est donc intéressante pour traiter les maux dans lesquels l'immunité joue un rôle important, comme dans les maladies auto-immunes. Elle n'est disponible que sur ordonnance.

La bétaméthasone est prescrite contre de nombreuses maladies

En comprimés (Betnesol, Célestène...), la bétaméthasone est prescrite dans de nombreuses affections inflammatoires ou allergiques, comme l'asthme, les infections comme les pneumonies ou les rhinites, les maladies comme la maladie de Crohn ou le lupus.

En crème ou pommades (Betneval, Diprolène, Diprosone...), elle est administrée dans les maladies de peau comme l'eczéma ou le psoriasis, mais aussi contre les piqûres d'insecte. 

La voie rectale, avec des suppositoires ou des mousses est privilégiée pour les atteintes des intestins, comme les MICI. Les inflammations de la bouche et du pharynx nécessiteront une voie par la bouche (Buccobet...).

La voie injectable (Diprostène, Betnesol...) est préférée dans les maladies articulaires comme l'arthrose et les arthrites, les tendinites, le choc anaphylactique ou les rhinites allergiques. Il s'agit alors d'injections intraveineuses, intramusculaires ou sous-cutanées.

Il est possible de prendre de la béthaméthasone en cas de grossesse ou d'allaitement

En cas de grossesse, un autre corticoïde comme la prednisone ou la prednisolone, est préférable. Mais si un traitement par béthaméthasone par comprimé ou injection s'impose, les données sur le risque de malformation sont rassurantes.

Pour les autres voies d'administration, en voie locale, la bétaméthasone est autorisée car elle passe peu dans le sang. En revanche, les enfants ne doivent pas être mis en contact avec la zone de peau traitée par pommade.

 Ce médicament peut être utilisé durant l'allaitement. 

À forte dose, des effets secondaires sont fréquents

Les effets secondaires concernent surtout les traitements longs, à posologie élevée.   

Les plus fréquents sont le gonflement du visage, la prise de poids, l'apparition d'ecchymoses, une excitation, des insomnies, une fragilité osseuse, une élévation de la tension artérielle et une fragilité osseuse. Certains paramètres biologiques comme le sel, le sucre (glycémie), le potassium peuvent être modifiés et nécessiter un régime alimentaire. 

Autres effets moins fréquents : acné, retard de cicatrisation, œdème, ulcère de l'estomac ou du duodénum,  mycose, infections, irrégularité des règles, etc.

Il existe plusieurs contre-indications

La bétaméthasone est contre-indiquée en cas d'hépatite virale, d'herpès, d'allergie, d'infection contre-indiquant l'usage des corticoïdes, de varicelle ou de zona.

Elle doit être utilisée avec précaution dans un certain nombre de cas, comme le diabète, l'hypertension artérielle, l'ulcère digestif, l'ostéoporose ou la myasthénie (faiblesse grave des muscles), le phéochromocytome qui est une tumeur se développant aux dépends des glandes surrénales.

Faut-il adapter son alimentation ?

En prévention, un régime pauvre en sucres, ou pauvre en sel, est régulièrement conseillé aux patients ayant un traitement par injection ou comprimés, alors que peu de données scientifiques étayent cette recommandation.

La prescription de régime devrait se faire au cas par cas, en fonction de la personne traitée (de son âge, des pathologies associées, du risque de diabète, etc.) et du traitement (notamment de sa dose et sa durée).     

Par exemple, le régime pauvre en sel est souvent appliqué alors qu'il ne s'avère nécessaire que pour les doses élevées, plus de 15 à 20 mg, et en cas de maladies associées le justifiant, comme une hypertension.   

Le régime pauvre en sucres peut être intéressant pour ceux qui présentent une prédisposition au diabète, notamment les personnes en surpoids et obèses, présentant une glycémie anormale ou ayant une personne avec un diabète dans leur famille proche. Associée à une diminution des quantités mangées, il pourrait limiter la perte de poids en cas d'augmentation de l'appétit. Il  n'y a toutefois pas de données scientifiques précises sur le type de sucres à limiter.

Enfin, le régime riche en protéines est censé prévenir la fonte des muscles, ainsi que riche en calcium avec un apport suffisant en vitamine D, pour minimiser le risque d'ostéoporose.

Sources :

· Vidal
· Base de données publiques sur les médicaments 
· Lecrat 
· Le généraliste

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Minute docteur : qui a découvert la cortisone ?  —  Le Mag de la Santé - France 5