Chirurgie de l'obésité : quel suivi après l'opération ?

Après une chirurgie bariatrique, les échecs sont souvent nombreux, faute de suivi postopératoire assez long. Reportage à Lyon, où le programme novateur Baria-Up accompagne les patients obèses opérés.

Farah Kesri
Rédigé le
Chirurgie de l'obésité : un long suivi après l'opération
Chirurgie de l'obésité : un long suivi après l'opération  —  Le Mag de la Santé - France 5

Il y a encore six mois, Stéphane pesait 122 kg. En avril dernier, il a bénéficié d’une opération pour réduire la taille de son estomac.

Tout comme Cassandra et Karinne, opérées récemment, il va être suivi durant cinq ans. Leur programme d'aujourd’hui commence par un passage sur la balance. Mais le poids n’est qu’un repère et la chirurgie de l’obésité n’est qu’une première étape. 

"Les patients reprennent du poids à partir de deux ans"

"Les patients obèses qui font de la chirurgie bariatrique reprennent souvent du poids à partir de deux ans, au moment où on les perd de vue. Les patients pensent souvent que la chirurgie est miraculeuse, mais ce n'est pas le cas. Cela nécessite un vrai suivi sur le long terme avec des professionnels. Il faut penser que toute sa vie, on a cette maladie avec des risques de récidive", explique Geraldine Guiguet, médecin référent du projet Baria-Up.

Réveiller ce corps longtemps endormi par la sédentarité. Le refaire bouger grâce à des exercices simples et dans une ambiance conviviale.

Activité physique, suivi diététique et psychologique

"L'activité physique est le plus important. Pendant les 12-18 premiers mois, c'est là où les patients vont perdre le plus de poids. Ils vont également perdre du muscle, ce qui est vraiment important dans la chirurgie bariatrique, c'est de conserver les muscles", commente Camille Capuano, infirmière coordinatrice Baria-Up.  

Pour tous ces patients, il faut aussi apprendre à vivre avec un estomac réduit grâce à l’atelier diététique.

"Les risques à long terme, c'est de présenter des carences vitaminiques qui peuvent entraîner des lésions nerveuses. Cela peut entraîner des anémies et c'est essentiel dans ce contexte de pouvoir avoir une supplémentation vitaminique qui va être quotidienne", commente la Dr Berénice Segrestin, médecin endocrinologue aux hospices de Lyon.  

Comprendre son nouveau corps

Ces moments de partage sont aussi l’occasion de parler de leur corps qui change. Chacun ses mots, chacun son rythme. L’atelier psychologie clôture le programme du jour. 

Il est important de comprendre tout ce qui se passe aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du corps. Le suivi est nécessaire pour tout ce que peuvent ressentir les patientes pendant cette période.

Actuellement, 104 patients bénéficient de cet accompagnement intégralement pris en charge par l’Assurance maladie durant les cinq années de suivi.