Cancer du poumon : quand un robot participe à la chirurgie

Des robots de plus en plus performants aident à éliminer des tumeurs dans le foie, le rein mais aussi le poumon. Reportage à l'Institut Gustave Roussy qui expérimente cette nouvelle technique.

Géraldine Zamansky
Rédigé le

Cela fait un an que ce robot français participe ici au traitement de petites tumeurs sous contrôle radiologique. À partir d’un scanner réalisé au début de l’intervention, il va être programmé pour détruire une petite métastase dans le poumon du patient grâce à une aiguille placée au bout de son bras articulé. 

"La cible est le nodule en blanc, en jaune, c'est la trajectoire que va avoir l'aiguille. Le cercle est la zone de destruction qui va être obtenue autour du nodule pour être sûr de détruire complètement le nodule et d'éventuelles cellules disséminées tout autour", explique le Dr Frédéric Deschamps, radiologue interventionnelle, Gustave Roussy.

Un travail de précision

Le radiologue vérifie ensuite que cette destruction ne touchera aucun organe vital comme le cœur, tout proche. "La trajectoire est faite, donc maintenant, on va envoyer ses coordonnées au bras robotisé qui va venir se positionner exactement dans l'axe de la trajectoire", commente le Dr Frédéric Deschamps.

Ce positionnement en quelques secondes est permis par la fusion entre le scanner du patient et des repères placés sur sa peau, reconnus par le robot. Il a d’abord été utilisé pour détruire des tumeurs dans le foie puis le rein. Aujourd’hui, cette équipe teste sa précision au niveau du poumon, qui bouge beaucoup plus avec la respiration.

Une première aiguille est insérée avec le guidage du robot et un scanner supplémentaire est réalisé pour le contrôler.

Pas d'incision chirurgicale

"On veut pouvoir évaluer ce système au niveau du poumon et donc ce qu'on peut voir, c’est qu'on est vraiment en place. Le robot a permis de nous aider à être très précis sur cette trajectoire", confie le Dr Frédéric Deschamps.

L’aiguille de traitement va donc pouvoir être insérée."L'aiguille de radiofréquence va permettre de brûler la métastase, c'est-à-dire de la détruire sans avoir besoin d'ouvrir à l'intérieur du corps", rajoute le Dr Frédéric Deschamps.

Une fois que cette aiguille est déployée dans le poumon, ses électrodes vont chauffer la zone cible. Plus de 100 interventions ont déjà été réalisées avec l’aide du robot. Il apporte de la précision et de la sécurité pour des tumeurs mal localisées.

Un robot qui doit faire ses preuves

Le robot va pouvoir aller chercher ses trajectoires pour des nodules qui seraient par exemple sur des zones anatomiques difficiles d'accès. Ce robot peut donc permettre de multiplier ce type de procédures efficaces et beaucoup moins lourdes pour les patients qu’une chirurgie.

"La zone de destruction est une partie carbonisée. Le patient est maintenant en rémission complète puisqu'en fait, c'était la dernière métastase qui lui restait et qu'on vient de détruire aujourd'hui", conclut le Dr Frédéric Deschamps.

Pour que le robot gagne sa place dans ces traitements du poumon, il doit confirmer cette qualité de résultat sur l’ensemble du protocole qui comprendra 50 patients.