Tennis elbow : le mal des tennismen

Le coude des tennismen est souvent victime de traumatismes aigus ou chroniques… et notamment du fameux tennis elbow ! Un traumatisme particulièrement douloureux qui nécessite une bonne prise en charge. Les explications avec le Dr Gérald Kierzek, urgentiste.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Le tennis elbow dont le nom vient du sport et de "elbow" (le coude en anglais, ou en français "douleur du coude du joueur de tennis") ne concerne pas tellement les joueurs professionnels qui ont un geste ultra précis mais plutôt les joueurs amateurs ou les personnes qui font des mouvements répétitifs, notamment de rotation de l'avant bras et de flexion du poignet... Il s'agit non pas d'un traumatisme direct sur le coude mais d'une tendinite, c'est-à-dire une inflammation du tendon.

La douleur est due à une lésion des tendons des muscles qui relient le muscle à l'os (deux protubérances osseuses). L'une de ces protubérances, située sur la face externe du coude, est l'épicondyle.

Au début on a mal lorsque l'on joue, surtout en pratiquant un revers, puis petit à petit tenir sa raquette devient un cauchemar, puis dans la vie courante (serrer une main, déboucher une bouteille, ouvrir une porte,…).

Traiter le tennis elbow

La première des mesures à prendre est de mettre le coude au repos, ce qui n'est pas toujours facile. La guérison est affaire de cicatrisation des tendons, et cette cicatrisation est généralement longue (un minimum de six à huit semaines).

De nombreux traitements sont proposés, incluant notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens, la physiothérapie, les ultrasons, les ondes de choc et les infiltrations de corticostéroïdes, mais il n'existe à l'heure actuelle pas de consensus concernant le traitement optimal.

Deuxième cas de coude blessé : le traumatisme direct

Le traumatisme direct est essentiellement dû à une chute avec réception sur le coude ou encore un coup – violent - direct porté sur le coude. Le risque est bien sûr la fracture : des os du coude (tête radius, humérus ou partie inférieure de l'humérus). La luxation (c'est-à-dire le déboîtement de l'articulation est aussi possible) et les lésions vasculo-nerveuses.

La douleur est le maître symptôme de même que l'impotence fonctionnelle (on ne peut plus bouger le coude ou les mouvements sont limités). Le blessé est souvent dans une attitude que l'on appelle "position du traumatisé du membre supérieur" dans laquelle il se soutient l'avant-bras. Bref, vous n'allez pas pouvoir faire le diagnostic seul et un examen médical avec des radiographies est nécessaire.

Les gestes à faire et à ne pas faire pour prévenir le tennis elbow

Le premier réflexe à avoir est la protection. Rien ne sert de se précipiter à son tour sans avoir pris un minimum de précautions. Si quelqu'un glisse à cause d'un sol mouillé par exemple, si vous vous précipitez pour porter assistance, il y a de fortes chances pour que vous glissiez vous aussi. Essayez donc de comprendre ce qui s'est passé – cela prend quelques secondes - et d'anticiper, par exemple en s'approchant prudemment, sans courir et en tenant la rampe.

Deuxième réflexe, après une chute ou une glissade : dans la majorité des cas, la personne est capable de parler et localiser par exemple sa douleur. L'objectif est alors de ne pas aggraver/déplacer une fracture par exemple. Inutile de tenter la confection d'une attelle avec des morceaux de bois mais simplement immobiliser le membre dans la position la plus confortable, repérer douleur, déformation voire fracture ouverte et alerter les secours. Il ne faut pas mobiliser mais demander à la victime d'essayer de bouger elle-même le membre douloureux et de vous guider.

Pour immobiser, prenez une écharpe et faites une attelle qui va permettre à la fois de soulager la douleur et le cas échéant d'aller aux Urgences par vos propres moyens. Si vous n'avez pas d'écharpe, et que la victime a une chemise : boutonnez le dernier bouton avec le premier. Cela va permettre de soutenir le bras. Mais surtout, laissez la victime vous guider, ne forcez pas...

Vous pouvez aussi prendre du paracétamol (pas d'aspirine car si vous devez être opéré, il vaut mieux éviter). Et restez à jeun !

Prévenir les traumatismes du coude

Ne courez pas ! Cela paraît simple mais l'inattention et une vitesse de marche - qui plus est sans regarder où on met les pieds - est un facteur de risque majeur.

Quand le sol est mouillé, ayez des chaussures adaptées et tenez-vous à un support fixe (la rampe).

Ne courez pas au bord de la piscine et n'envoyez pas de SMS dans les escaliers !

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