Un aspirateur à nuages pour étudier la pollution

En France, la station de mesures atmosphériques du Puy-de-Dôme fait partie des trente stations de référence mondiale en matière d'observation d'évolution du climat. Elle vient de recevoir un label de l'Organisation météorologique mondiale. Des chercheurs y étudient les nuages, et la pollution qui s'y trouve grâce à un aspirateur à nuages, unique en France.

La rédaction d'Allo Docteurs
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L'aspirateur à nuages est un outil unique en France pour étudier les modifications climatiques.
L'aspirateur à nuages est un outil unique en France pour étudier les modifications climatiques.

Au sommet du Puy-de-Dôme, à 1.465 mètres d'altitude, des chercheurs chassent les nuages. Ils les capturent plusieurs fois par semaine à l'aide d'une machine : un aspirateur à nuages.

Un nuage est un ensemble de gouttelettes d'eau en suspension dans l'atmosphère. Pour les collecter, il faut être patient. Après plusieurs heures, l'aspirateur a récolté une petite quantité d'eau, à peine quelques millilitres. Etudier les composés contenus dans les nuages permettrait de mieux connaître les polluants présents dans l'atmosphère et donc de mieux comprendre le climat.

"On observe les interactions avec les gaz, les poussières et les nuages. Le but est de mieux comprendre les réactions entre ces éléments pour prévoir soit quel temps il fera demain, c'est-à-dire la météorologie, soit ce qui va se passer dans le futur au niveau du climat, comment le climat va évoluer, comment les gaz à effet de serre vont participer au réchauffement climatique, comment les nuages vont participer au réchauffement climatique…", explique Aurélie Colomb, directrice adjointe de l'Observatoire de physique du globe.

Pour cela, une fois collectées, les gouttelettes de nuage subissent des analyses chimiques et micro-biologiques dans un laboratoire. Une machine permet de quantifier les composés chimiques contenus dans les nuages et de les séparer. Les nuages aspirés au sommet du Puy-de-Dôme ont des origines différentes, certains peuvent venir de très loin, ce qui permet d'obtenir un large panel d'analyses.

Les chercheurs ont pu observer que les polluants modifiaient la composition et les propriétés du nuage. Et à son tour, le nuage transforme les polluants. Mais le nuage transforme-t-il les composés chimiques en composés plus ou moins toxiques ? C'est toute la question. À terme, les données pourraient permettre aux climatologues de prendre en compte le rôle des nuages dans le réchauffement climatique.