Pesticides : faut-il revenir à d'anciennes méthodes agricoles ?

Les méthodes d'agriculture traditionnelles en usage il y a un siècle étaient-elles sans reproches ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec le Dr Robert Barouki, biochimiste toxicologue, et avec François Veillerette, directeur de l'association Générations futures :

"Lorsqu'on change de méthodes, cela ne veut pas dire que tout était parfait avant. Il faut améliorer ce qui a actuellement, pas nécessairement en revenant à des méthodes anciennes, mais en amenant des idées nouvelles et en diminuant la toxicité de ce qu'on utilise."

"Une bonne agronomie avec moins de pesticides ou pas de pesticides, ce n'est pas l'agriculture d'il y a un siècle ou deux. C'est prendre quelques éléments qui étaient bons dans ce qui se faisait avant, prendre aussi le meilleur des connaissances agronomiques, scientifiques des différents instituts qui travaillent sur le sujet et avec ces éléments, établir des méthodes modernes basées sur une science (l'agronomie) : en faisant des rotations plus longues, en choisissant les variétés autrement, en travaillant sur les abords des champs, en réduisant la pression des ravageurs et des maladies pour pouvoir utiliser moins de pesticides. Certains groupes travaillent déjà de cette manière, et ils gagnent mieux leur vie que leurs collègues qui sont en agriculture chimique. La question est donc de savoir comment généraliser ces pratiques à la fois héritières du passé pour une petite part, mais également de l'agronomie pour une grosse part. Et il existe une voie de progrès considérable."

"Il faut aussi voir que c'est du progrès. Le progrès ne consiste pas seulement à amener de nouveaux produits chimiques. Le progrès, c'est aussi améliorer cette utilisation pas nécessairement en revenant exactement à ce qui se faisait avant mais en amenant des choses nouvelles mais plus protectrices.

"Dans le domaine de la santé, la recherche travaille sur les périodes de vulnérabilité particulières (période fœtale, petite enfance…) et les effets à long terme. Les effets n'apparaissent pas tout de suite, ils apparaissent des années, voire des dizaines d'années après. Il faut essayer de comprendre un peu ces phénomènes pour mieux protéger les populations."