Gare à l'usage domestique des appareils épilatoires et amincissants

L'usage domestique des appareils épilatoires et amincissants n'est pas sans dangers. Dans un rapport publié ce 20 mars, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande d'encadrer ces appareils avec les mêmes obligations que les dispositifs médicaux afin de limiter le risque d'effets indésirables. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Gare à l'usage domestique des appareils épilatoires et amincissants

La demande d’actes à visée esthétique est en forte hausse, stimulée par le développement de nouveaux appareils utilisant des lasers, la lumière intense pulsée, des ultrasons, le froid ou encore des radiofréquences. Face à ce constat, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a été saisie afin d’évaluer les risques sur la santé de ces appareils à visée esthétique. Dans son avis, elle souligne la nécessité de prendre des mesures visant à limiter la survenue de effets indésirables.

Les actes d’épilation dites "définitives" et de "lipolyse" sont aujourd’hui réalisés par des professionnels avec des appareils spécialisés dans des cabinets médicaux ou bien des instituts de beauté. Cependant, la pratique de l’épilation avec des appareils à usage domestique, essentiellement au moyen de lumière pulsée intense est en forte croissance. "Cette augmentation de la demande d’actes esthétiques et la variété des appareils et des technologies déployés actuellement sur le marché méritent donc qu’une attention particulière soit portée aux risques liés à ces pratiques", explique l'agence sanitaire.

Réactions inflammatoires et brûlures cutanées

En ce qui concerne les appareils à épilation, les effets les plus fréquemment rapportés sont des réactions inflammatoires localisées, de faible intensité. Plus rarement, on observe des troubles pigmentaires ou des douleurs modérées, voire des brûlures oculaires ou cutanées profondes, en cas d'usage inadapté du dispositif, souligne l'agence de sécurité sanitaire.

Pour les appareils à lipolyse, les inflammations et les douleurs arrivent en tête, devant des cas de pigmentation, d'acné ou de croûtes lorsque sont utilisées des diodes laser. La cryolipolyse (qui vise à détruire les cellules graisseuses par le froid) peut, de son côté, entraîner des rougeurs, des inflammations et des douleurs qui régressent généralement en quelques heures, ajoute l'agence.

Selon l’agence, la mise sur le marché des appareils destinés à l’épilation définitive et à la lipolyse "n’est pas encadrée au regard de leurs effets potentiels sur la santé."

Les recommandations

Dans son avis, l'Anses préconise de mettre en place "une information obligatoire préalable des usagers" appelés à utiliser ces appareils.

Elle recommande également de "revoir le cadre réglementaire" associé aux appareils à visée esthétique, notamment en leur appliquant les obligations actuellement associées aux dispositifs médicaux. Ces obligations, plus restrictives, imposent à des organismes certificateurs d'homologuer les produits, mais ces derniers restent exposés aux conflits d'intérêts car payés par les fabricants.

L'Anses préconise également la mise en place d'une information obligatoire préalable des personnes concernant le risque de survenue d'effets indésirables liés à la pratique d'actes à visée esthétique.