Perturbateurs endocriniens, substances toxiques… attention à vos produits cosmétiques !

L’UFC-Que Choisir a analysé 171 références de shampoings, crèmes ou dentifrices. Résultat : un tiers contiennent des substances indésirables.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Perturbateurs endocriniens, substances toxiques… attention à vos produits cosmétiques !
© Visual Hunt

Connaissez-vous vraiment la composition de vos produits d’hygiène quotidiens ? Pour guider les consommateurs, l’UFC-Que Choisir a analysé 171 références, dans un hors-série publié le 11 juin. Sont concernés des dentifrices, des shampooings, des déodorants, des crèmes hydratantes, ou des après-rasages, entre autres. "Près d’un produit cosmétique sur trois contient des perturbateurs endocriniens, des substances toxiques, irritantes ou fortement allergisantes", affirme la revue.

Mixa et Head and shoulders sur le banc des accusés

L’association dénonce par ailleurs la présence de 143 "substances préoccupantes" dans les produits analysés, "encore autorisées du fait de la lenteur des procédures européennes et du lobbying des industriels". Elle donne l’exemple du propylparaben [1], un perturbateur endocrinien notamment présent dans le lait hydratant Mixa intensif peaux sèches antidessèchement, ou de la MIT, une substance fortement allergisante contenue dans le shampooing antipelliculaire 2-en-1 antidémangeaisons à l’eucalyptus de Head and shoulders. Elle avertit tout particulièrement sur la crème légère pour peaux grasses Eau précieuse matifiante purifiante, qui contient trois perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés.

Les perturbateurs endocriniens en question

"Concernant la dangerosité du contact avec la peau, tout dépend du perturbateur endocrinien. La peau est une barrière, mais certaines substances franchissent très bien cette barrière. Et lorsqu'une substance passe au travers de la peau, elle arrive directement à la circulation générale et ne passe pas directement par le foie. Elle n’est donc pas filtrée" nous expliquait en 2016 le Dr Jean-Pierre Cravedi, toxicologue et directeur de recherches au pôle toxicologie alimentaire à l'Inra.

Mais la définition des perturbateurs endocriniens fait l’objet d’âpres débats entre experts. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un perturbateur endocrinien est "une substance ou un mélange exogène altérant les fonctions du système endocrinien et induisant de ce fait des effets indésirables sur la santé d’un organisme intact, de ses descendants ou au niveau des (sous)-populations". En France, l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) doit en publier une liste exhaustive d’ici à 2021.

Du dioxyde de titane dans près de 7.000 cosmétiques

L’UFC-Que Choisir rappelle par ailleurs que le dioxyde de titane, interdit dans les produits alimentaires, reste présent dans près de 7.000 cosmétiques. Des données préoccupantes, car certains de ces produits sont "susceptibles d’être ingérés, tels que des dentifrices, des baumes et rouges à lèvres, des bains de bouche, y compris dans leurs versions destinées aux enfants".

Selon l’association, les industriels sont pourtant en mesure de proposer des produits plus sains. Elle en veut pour preuve le Shampooing Labell 2-en-1 abricot vendu chez Intermarché, ou de la mousse Pro-tech system haute précision de Mennen, totalement inoffensifs. La liste complète des produits analysés, ainsi qu’un guide pratique, sont disponibles dans le dernier hors-série d’UFC-Que Choisir.


[1] Les parabens ont généralement un rôle de conservateur du fait de leurs propriétés antibactériennes et antifongiques.