Régime méditerranéen : bénéfique même en cas d'antécédents cardiovasculaires

Le régime méditerranéen est connu pour ses vertus sur notre santé. Une équipe italienne a étudié ses effets, mais cette fois sur une population de personnes ayant déjà subi des accidents cardiovasculaires. Cette façon de manger s’avère très protectrice aussi pour eux.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Régime méditerranéen : bénéfique même en cas d'antécédents cardiovasculaires

Suivre un régime dit "méditerranéen", c'est-à-dire à base de légumes, poissons, fruits, et huile d’olive, est bon pour la santé. A priori, rien de nouveau sous le soleil de la Crète et du reste du monde.

"Le régime méditerranéen est largement reconnu comme l'une des habitudes alimentaires les plus saines dans le monde", a déclaré le Pr Giovanni de Gaetano, chef du Département d'épidémiologie et de prévention à l'institut Neuromed, à Pozzilli (Italie). "De nombreuses études scientifiques ont montré qu'un mode de vie traditionnel méditerranéen était associé à un moindre risque de développer diverses maladies chroniques et, plus important encore, à une baisse de la mortalité, toutes causes confondues."

Réduction de la mortalité jusqu'à 37%

Manger de cette manière permet aussi de réduire la mortalité chez les patients présentant des antécédents de maladie cardiovasculaire, selon les résultats de l'étude Moli-sani présenté au Congrès ESC (Société européenne de cardiologie) 2016. "Jusqu'ici, la recherche avait mis l’accent sur la population générale, qui est principalement composée de personnes en bonne santé", a ajouté le Pr Giovanni de Gaetano. "Qu'est-ce qui arrive aux gens qui ont déjà souffert d'une maladie cardiovasculaire ? Le régime méditerranéen est-il optimal pour eux aussi ?" s’est-il demandé.

La réponse semble être oui, selon l'étude menée chez des patients ayant des antécédents de maladies cardiovasculaires, comme des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux. Les patients faisaient partie de la cohorte du projet Moli-sani, une étude épidémiologique prospective qui a recruté environ 25.000 adultes vivant dans la région italienne du Molise.

"Parmi les participants, nous avons identifié 1.197 personnes qui ont déclaré des antécédents de maladie cardiovasculaire au moment de l'inscription au projet", a déclaré le Dr Marialaura Bonaccio, auteur principal de la recherche.

L'alimentation des participants a été étudiée en utilisant les questionnaires de l'étude prospective européenne sur le cancer (EPIC). L'adhésion au régime méditerranéen a été notée grâce à une échelle allant de 0 à 9. Toutes les causes de décès ont aussi été enregistrées.

Au cours d'une période médiane de suivi de 7,3 ans, 208 décès ont été enregistrés. Une augmentation de 2 points dans l’échelle alimentaire a été associée à une réduction du risque de décès de 21% après ajustement avec l'âge, le sexe, les apports caloriques, la consommation d'œufs et de pommes de terre, l'éducation, l'activité physique, le rapport taille-hanche, le tabagisme, l'hypertension, hypercholestérolémie, le diabète et le cancer.

"Nous avons constaté que, parmi ceux qui ont eu une adhésion supérieure à la diète méditerranéenne, la mortalité toutes causes confondues a été réduite de 37% par rapport à ceux qui avaient mal adhéré à ce régime alimentaire", a déclaré le Pr de Gaetano.

Efficacité du régime méditerranéen : pourquoi ?

Les chercheurs ont approfondi leur travail en examinant le rôle joué par les aliments qui composent le régime méditerranéen. "Les principaux facteurs de protection sont une consommation plus élevée de légumes, de poisson, de fruits, de noix et d'acides gras mono-insaturés - ce qui signifie de l'huile d'olive", a déclaré le Dr Bonaccio.

Mais pourquoi ? Les scientifiques veulent aller encore plus loin. "Ces résultats nous incitent à étudier le mécanisme grâce auquel le régime méditerranéen protège. Nous avons fait une simple étude d'observation de sorte que nous ne pouvons pas dire comment il agit." Ils ont cependant déjà une idée. "Nous nous attendons à voir des effets de l’alimentation sur les médiateurs communs aux maladies chroniques, comme l'inflammation. Mais des recherches supplémentaires sont nécessaires", a conclu le Professeur de Gaetano.