Outre-mer : un arrêté limite la teneur en sucre des produits locaux

Un arrêté, publié le 24 mai au journal officiel, limite la teneur maximale en sucre ajouté dans les produits locaux distribués exclusivement en outre-mer. Votée il y a trois ans, la loi Lurel interdit la distribution de produits agro-alimentaires plus sucrés qu'en métropole. L'appétence au goût sucré dans les DOM-TOM serait induite par des habitudes créées depuis l'enfance. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Outre-mer : un arrêté limite la teneur en sucre des produits locaux

L'arrêté, en date du 9 mai 2016, précise que "la teneur en sucres ajoutés des denrées alimentaires de consommation courante", distribuées dans les départements d'outre-mer et dans les collectivités de Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon, mais non distribuées en France hexagonale, "ne peut pas être supérieure à la teneur en sucres ajoutés la plus élevée constatée dans les denrées alimentaires" de la même famille "les plus distribuées en France hexagonale".

"Une nouvelle étape" vient d'être franchie "en matière d’égalité d'accès à une offre alimentaire de qualité dans les outre-mer", a salué le 24 mai le député de Guadeloupe Victorin Lurel (ancien ministre des Outre-mer) à l'origine de la loi votée en juin 2016. Désormais, l'arrêté, permet "de fixer, pour les produits locaux, une teneur maximale en sucre pour les denrées alimentaires distribuées exclusivement dans les outre-mer", s'est-il félicité, soulignant que "plusieurs études scientifiques montraient la nécessité de réguler la teneur en sucres des produits locaux, et singulièrement les sodas, qui sont souvent 10 à 50% plus sucrés que des produits comparables distribués en Hexagone"

Une habitude au goût sucré créée par les parents et les industriels

Interrogée par la rédaction d'Allodocteurs.fr, le Dr Annie Lacuisse-Chabot indique que "les parents habituent leurs enfants au goût sucré et créent ainsi des mauvaises habitudes alimentaires". Par exemple dans les années 80, la spécialiste rappelle que "les mamans mettaient du sirop dans l'eau pour leurs enfants, ce qui correspond à six morceaux de sucre". Elle précise qu'"à cette époque les sodas n'étaient pas répandus et que c'était la mode du sirop, c'est le même principe pour l'outre-mer actuellement." Elle ajoute que "les industriels entretiennent le goût sucré, ce qui est scandaleux".

Pour M. Lurel, cet arrêté "marque la volonté du gouvernement d’agir contre la prévalence de l'obésité outre-mer qui touche, notamment, 10,5 % des enfants des quatre départements d'outre-mer, contre 3% des enfants en France hexagonale"