Ménopause : quel rôle pour l'alimentation ?

À la ménopause, le métabolisme évolue et le corps change. Les femmes sont confrontées à une perte de densité osseuse, une perte de tissu musculaire et à une augmentation de leur masse grasse. Des chercheurs ont voulu savoir dans quelle mesure une alimentation ciblée pouvait freiner ces processus.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Dans le cadre de l'étude sur le lien entre alimentation et vieillissement, les participants ont dû faire un point régulier sur leurs habitudes alimentaires avec une nutritionniste. Les contenus de leurs assiettes ont été surveillés de très près.

Les 150 femmes ménopausées de l'étude ont ajouté à leurs repas de l'huile d'olive deux fois par jour pendant neuf mois. Mais toutes les volontaires n'ont pas reçu le même type d'huile. Un premier groupe de femmes a reçu de l'huile raffinée débarrassée de ses nutriments. Un deuxième groupe a absorbé une huile enrichie en vitamine D et oméga 3. Et pour le troisième et dernier groupe, l'huile contenait des polyphénols dont les vertus sont connues.

"Les polyphénols sont dotés de propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Or, ce sont justement ces processus qui prédominent dans le phénomène de vieillissement. Et c'est ce qui va déclencher l'altération de tous les tissus", explique Véronique Coxam, directeur de recherche à l'INRA.

Dans l'huile la plus enrichie en nutriments, la vitamine D n'a pas été choisie au hasard : "La vitamine D était initialement très connue pour ses effets protecteurs sur l'os parce qu'elle permet d'absorber le calcium au niveau intestinal, et on sait maintenant qu'elle améliore ou tout du moins qu'elle préserve la fonctionnalité musculaire, et notamment qu'elle limite le risque de chute", précise Véronique Coxam.

Parallèlement au suivi du protocole alimentaire, les participantes se sont prêtées en début et en fin d'expérience à une ostéodensitométrie. Cet examen mesure la densité osseuse, en particulier dans les parties du squelette les plus fragilisées lors du vieillissement comme la hanche ou la colonne vertébrale. Les scientifiques pensent que la dégradation du tissu osseux liée à l'âge va de pair avec celle du tissu musculaire. Ils ont donc aussi évalué la motricité et la force musculaire des participantes grâce à différents exercices physiques.

Des échantillons sanguins prélevés chez les participantes sont actuellement en cours d'analyses. Objectif, en savoir plus sur les mécanismes d'action des nutriments à l'échelle microbiologique : "L'idée est de confirmer l'hypothèse de rôle potentiellement préventif de l'alimentation sur les pathologies liées à l'âge. Et éventuellement de pouvoir proposer une alimentation optimisée comme accompagnement à des prises en charge médicamenteuses", confie la directrice de recherche. Les résultats de l'étude menée en double aveugle seront publiés au cours de l'année 2017.