Boissons light ou zéro : faut-il s'en méfier ?

Qu'elles soient light ou zéro, les boissons allégées envahissent les rayons des supermarchés en promettant de nous désaltérer sans conséquences sur notre santé. Mais que se cache-t-il vraiment derrière ces promesses marketing ? Décryptage.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Pétillantes ou plates, sous forme de jus ou de soda, les boissons allégées représentent aujourd'hui 20% du marché des boissons non alcoolisées. Dans ces produits, le sucre a été en partie ou entièrement remplacé par des édulcorants. A priori une bonne nouvelle pour tous ceux qui font la chasse au sucre dans leur alimentation. Mais gare aux mauvaises surprises car les mentions affichées en gros sur l'étiquette peuvent être trompeuses : "Sans sucre ne signifie pas forcément qu'il y a zéro sucre dans le produit. L'allégation sans sucre peut être utilisée si le produit ne contient pas plus 0,5 gramme de sucre pour 100 millilitres", explique Marine Desorge, chargée de mission alimentation CLCV, association de défense des consommateurs.

La réglementation autorise en effet cette entorse à la logique. Pouvoir écrire "sans sucre" alors que le produit en contient quand même. Zéro n'est donc pas toujours égal à zéro. En revanche, pour ce qui est du light, les règles sont un peu plus claires. Cette mention peut être apposée si le produit contient au moins 30% de sucre en moins que les boissons sucrées classiques.

Mais le piège le plus difficile à déjouer, c'est celui du marketing pur. Pour certaines boissons, pas besoin d'écrire quoi que ce soit, le code couleur fait tout le travail : "Par exemple, pour les boissons à la stévia avec des étiquettes vertes qui rappellent un peu la naturalité, on peut penser qu'il n'y a pas de sucre présent. Or, la lecture de la liste des ingrédients nous précise qu'il y a du sucre et également des édulcorants. Et la tableau nutritionnel nous renseigne sur la teneur en sucre", constate Marine Desorge.

Les boissons allégées en sucre le sont donc plus ou moins. Ont-elles néanmoins un intérêt nutritionnel ? Oui, répondent les spécialistes, pour certains types de consommateurs en tout cas. "Lorsqu'on a des patients qui sont diabétiques ou obèses, qui doivent suivre des régimes extrêmement draconiens, qui sont difficiles à suivre, donc on leur donne des édulcorants et donc des boissons édulcorées de façon à pouvoir avoir quand même un peu de plaisir et pouvoir avoir une vie comme les autres", explique Béatrice de Reynal, nutritionniste.

Les problèmes surviennent en fait lorsque la consommation de boissons allégées devient quotidienne voire pluriquotidienne. Si les édulcorants ne sont pas du sucre, ils ont le goût du sucre, de quoi leurrer notre cerveau comme le confirme Béatrice de Reynal : "Ca nous habitue à un certain niveau de sucre et c'est en cela que ce n'est pas très bon pour la santé parce que ça va nous forcer à aimer de plus en plus le goût sucré non seulement dans les boissons mais aussi dans la vie quotidienne. Cela va nous entraîner à consommer probablement plus de sucre".

Les boissons allégées sont donc de fausses amies car si vous en consommez trop régulièrement, vous aurez plus facilement tendance à délaisser l'eau au profit d'une boisson sucrée.