Un an sans huile de palme... Le combat d'un jeune chimiste !

Pendant un an, un jeune chimiste strasbourgeois est parti en guerre contre l'huile de palme, omniprésente dans nos produits de consommation courante. De juillet 2011 à juillet 2012, Adrien Gontier a tenu son pari : ne plus consommer d'huile de palme et ses dérivés. Sur son blog il raconte, avec humour, sa lutte pour vivre sans cette huile végétale, qui nuit à la santé et à l'environnement.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Le témoignage d'Adrien Gontier contre l'huile de palme - Reportage du 12 décembre 2012

Néfaste pour l'organisme, bourrée d'acides gras saturés, bon marché et pratique, cette huile végétale a envahi nos vies, parfois jusque dans la composition de produits qu'on ne soupçonnerait pas : l'huile de palme. Elle est devenue l'huile la plus utilisée au monde.

Le problème est que sa production est aussi très nocive pour l'environnement. Chaque année, en Asie ou en Amérique du Sud, des milliers d'hectares de forêts sont arrachés pour laisser place à la culture de palmiers.

En France, la résistance s'organise. Un chimiste strasbourgeois de 26 ans a pris les armes. Equipé d'une bonne loupe, un blog pour mener un combat : vivre un an sans une seule goutte d'huile de palme ou dérivés.

Nous avons posé trois questions à Adrien Gontier, l'auteur du blog "Vivre sans huiles de palme" :

  • Pourquoi vous êtes-vous lancé dans ce combat ?

Adrien Gontier : "Cela faisait quelques années que je faisais attention à ma consommation car j'étais déjà sensibilisé aux questions environnementales. Puis en parlant avec des amis, j'ai réalisé que beaucoup de gens ignoraient tout de l'huile de palme et j'ai voulu faire quelque chose pour les informer.

"L'idée est de rendre les consommateurs plus responsables. Je pense qu'on est sous informés sur ce que l'on consomme. Je ne donne pas de liste de produits à proscrire sur mon site, car je veux provoquer une réflexion et pousser les gens à faire attention. Il faut aussi faire bouger les pouvoirs publics. Au Canada, par exemple, la mention huile de palme est obligatoire."

  • Comment éviter l'huile de palme ?

Adrien Gontier : "C'est tout bête ! Quand je vais au supermarché, je lis les étiquettes. Un réflèxe qu'on a oublié ! D'ailleurs, sur les paquets, on trouve beaucoup d'infos, mais les ingrédients prennent une toute petite place. Faites attention et vous verrez : on utilise l'huile de palme telle quelle dans les produits alimentaires transformés, comme les biscuits, les plats préparés, les pâtes à tarte... C'est la chose la plus facile à détecter, car c'est marqué sur les étiquettes. Cela dit, en France, les fabricants ne sont pas tenus par la loi de mentionner "huile de palme".  Mais quand on voit "végétal" sans précisions, vous pouvez êtes sûr à 90 % qu'il s'agit d'huile de palme.

"En prenant des produits de base, farines, légumes et fruits frais, en cuisinant les produits au lieu d'acheter des produits déjà préparés, on peut vivre facilement en évitant les huiles de palme."

  • Mais parfois il faut aussi traquer les traces d'huile de palme moins visibles ?

Adrien Gontier : "Il y a en effet aussi les dérivés de l'huile de palme, plus difficiles à détecter, surtout pour les non-chimistes. On trouve cette huile sous forme d'émulsifiant, d'émolients dans des produits d'entretien et d'hygiène corporelle. Dans les déodorants, par exemple, ou encore dans les savons de Marseille.

"Il y a aussi les huiles dites de palmistes : ce sont des huiles issues des noyaux du fruit des palmiers. Là, on les retrouve encore sous forme d'agent lavant, comme le sodium lauryl sulfate ou sodium laureth sulfate, un des composants des shampoings et gels douches.

"Quand aux résidus de ces pressages, le tourteau, ils sont utilisés dans l’alimentation animale. En tout, il y a près de 140 dérivés possibles de l'huile de palme et huile palmiste."

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Vivre sans huile de palme