Un cancer peut-il se développer dans le coeur ?

Si la quasi-totalité des organes du corps sont des cibles potentielles des cancers, cela arrive très rarement dans le cœur. Mais pour comprendre ce phénomène, il est important de rappeler comment se forme une tumeur.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Notre corps est composé de milliards de cellules qui ont un cycle de vie. Chaque jour, des milliers de cellules meurent et d’autres naissent et se multiplient.

Sous l’effet d’agressions extérieures comme le soleil ou le tabac, mais aussi de virus, ou d’agents chimiques, ces cellules peuvent être endommagées. Cela se produit tous les jours, mais le plus souvent notre corps est en mesure soit de les détruire, quand elles sont trop abîmées, soit de les réparer.

Mais il arrive qu’une cellule anormale se mette à proliférer de façon anarchique. Elle donne alors naissance à 2 cellules, puis 4, puis 8… et ainsi de suite, jusqu’à former une masse qui grossit : c’est la tumeur.

Les cellules musculaires du cœur ont une particularité qui les protége contre le développement des cancers : elles sont incapables de se diviser. Cette division se fait en réalité avant la naissance, à partir des fameuses cellules souches embryonnaires. A partir de là, les cellules grandissent jusqu’à donner au cœur sa taille adulte, mais elles cessent de se multiplier. Ce qui donne au cœur cette sorte de protection "naturelle" contre les cancers.

De rares tumeurs, le plus souvent bénignes, peuvent quand même se développer dans le cœur, notamment au niveau du péricarde, l’enveloppe qui l’entoure. Si le péricarde est une cible potentielle des cancers, c’est parce qu’il n’est pas composé de cellules cardiaques, mais d’un tissu élastique. D’autres tumeurs du tissu conjonctif, les myxomes, peuvent également apparaître au niveau des oreillettes.

Le plus souvent quand des tumeurs se développent au niveau du cœur, il s’agit en fait de métastases, autrement dit, de cellules cancéreuses qui ont migré à partir d’autres organes, comme les poumons par exemple. Mais là encore, cela reste rare.