Radiothérapie : un test sanguin pour moins d'effets secondaires

Face aux rayons, tous les patients ne sont pas égaux. Plus de la moitié des personnes suivies pour un cancer est traitée par radiothérapie, une méthode qui engendre parfois des séquelles. Afin de rendre la radiothérapie plus sûre, des chercheurs de l'Institut régional du cancer de Montpellier, en association avec une équipe de Lausanne, ont mis en place un test sanguin pour dépister les malades les plus susceptibles de subir les effets indésirables du traitement par irradiation.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Reportage de Morgane Belloir, Matthieu Wibault et Lionel Simon.
Reportage de Morgane Belloir, Matthieu Wibault et Lionel Simon.

Pour certains patients, les effets indésirables de la radiothérapie peuvent perdurer plusieurs années après le traitement. Si les nouvelles technologies ont considérablement réduit le risque de séquelles dues à cette méthode, 5% des malades traités par irradiation en subissent encore les conséquences.

Pour anticiper l'apparition des effets indésirables, l'équipe du Pr Davis Azria, chef de service radiothérapie à l'Institut régional du cancer de Montpellier, a mis au point un test sanguin capable de déceler les risques de séquelles après un tel traitement. Tout d'abord expérimenté auprès de patients atteints de cancers du sein et de la prostate, le test est désormais accessible pour les personnes souffrant de tout type de cancer.

Après une prise de sang, les chercheurs vont soumettre certaines cellules, les globules blancs (parmi lesquels les lymphocytes), à l'agression des rayons. Les chercheurs vont ainsi tester en laboratoire la résistance des lymphocytes. "On irradie le sang du patient de manière à voir la sensibilité des lymphocytes. De cette manière, on pourra vérifier si les lymphocytes partent en apoptose, c'est-à-dire s'ils vont mourir ou s'ils vont rester vivants", explique Christel Larbouret, chargée de recherche en cancérologie.

Dans 60% des cas, les lymphocytes observés meurent sous irradiation. Cela indique que le système de réparation est déjà en place chez le patient, il n'aura donc pas de séquelles à long terme. Pour les autres malades, un test supplémentaire basé sur l'analyse de protéines est réalisé. Et dans 5% des cas, ce nouvel examen révèle un risque de toxicité de la radiothérapie. Des données qui permettent d'aider les médecins et le patient à prendre une décision lorsque plusieurs traitements sont possibles, et ainsi à mettre en place un traitement personnalisé.

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