Que savez-vous de la télémédecine ?

Comment est perçue la télémédecine ? Une enquête menée sur un millier de personnes permet d'estimer le manque de connaissances et les réserves des Français sur ce nouveau mode de consultation médicale.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

"Soigner à domicile grâce à la télémedecine"
Un reportage vidéo du 9 octobre 2012

Depuis octobre 2010, la télémédecine est inscrite au Code de la santé publique. Le terme désigne des "actes médicaux réalisés à distance, au moyen d'un dispositif utilisant les technologies de l'information et de la communication" (webcamera, mail, etc.).

La Fondation de l'Avenir et la Banque Fédérale Mutualiste ont mené une enquête pour savoir si les Français étaient prêts pour la télémédecine.

Réalisé sur plus de 1 000 adultes, ce sondage ne concernait que deux volets de la télémédecine : la télésurveillance médicale (où un professionnel médical interprète à distance les données nécessaires au suivi médical du patient) et la téléconsultation (consultation à distance).

L'enquête concernait donc la relation directe médecin/patient et n'abordait pas les questions de télé-expertise ou téléassistance médicale qui relève d'une relation entre professionnels de santé.

La télémédecine, oui, mais pas pour les enfants

Si le terme de télémédecine est connu, beaucoup des personnes interrogées ne savent pas vraiment à quoi il correspond. Une fois informées, les personnes interrogées jugent positivement la télémédecine.

Elles jugent notamment que la télémédecine est un bon moyen d'éviter aux personnes âgées de se déplacer (87 %), permet aussi de compenser l'absence de médecins dans les zones rurales (77 %), et de compenser le manque de personnel (63%).

Autre point intéressant : les personnes interrogées se disent prêtes à avoir recours à la télémédecine, mais pas pour n'importe qui. Pour elles-mêmes, oui, (56%), mais pour leurs parents dépendants, seulement à 38%. Elles sont encore plus frileuses en ce qui concerne leurs propres enfants (34% prêtes à avoir recours à la télémédecine).

On le voit, l'adhésion n'est donc pas complète à l'idée d'avoir recours à la télésurveillance ou la téléconsultation.

Vers une déshumanisation de la médecine ?

Pour les personnes interrogées, ce qui plaide en faveur de la télémédecine, c'est qu'elle permet au malade de rester chez lui, qu'elle offre un gain de temps et une intervention rapide en cas d'urgence.

Mais parmi les principaux freins, beaucoup regrettent le contact direct avec le médecin, craignent une "déshumanisation de la médecine" par la consultation à distance, et ont également peur d'un mauvais diagnostic ou d'une défaillance technique.

Pour l'instant, une solution de dépannage

Ainsi, s'ils devaient téléconsulter, les réfractaires le feraient essentiellement pour des raisons administratives (renouvellement d'ordonnance, demande de certificat médical), pour des maladies bégnines ou le suivi de maladies chroniques. Seules 12 % des personnes interrogées accepteraient de téléconsulter pour une pathologie lourde.

Pour que la télémédecine devienne une pratique courante (pour l'instant perçue comme une solution de dépannage), il faudrait que la confidentialité des données soit garantie, et que ce type de médecine soit moins chère que la médecine dite "traditionnelle".

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