Que reproche-t-on au Gardasil® ?

Les principaux reproches formulés par la communauté scientifique contre le Gardasil® portent non pas sur sa dangerosité, mais sur certains aspects de la stratégie vaccinale déployée dans les pays industrialisés.

Florian Gouthière
Rédigé le , mis à jour le
A gauche, une cellule saine. A droite, une cellule infectée par le HPV.
A gauche, une cellule saine. A droite, une cellule infectée par le HPV.

Les études scientifiques les plus récentes confirment que la vaccination anti-HPV n'entraîne pas d'accroissement de la survenue de pathologies graves.

Des critiques persistent en revanche sur le fait que ce vaccin soit très massivement promu dans les pays industrialisés, alors même que les cancers du col de l'utérus sont bien diagnostiqués et traités (le taux de mortalité associé étant, de fait, désormais faible en Occident).

Certains chercheurs s'inquiètent par ailleurs de savoir si les vaccins anti-HPV restent efficaces au-delà de quatre ou cinq ans, et si un traitement trop précoce des jeunes filles ne nuirait pas au développement de la couverture vaccinale.

D'autres regrettent enfin que le Gardasil® ne protège pas contre toutes les souches de HPV.

Pour l'heure, il est démontré que le Gardasil® prévient (durant au moins quatre ans, c'est-à-dire au vu des études menées depuis la mise sur le marché du vaccin) l'apparition de lésions qui font suite à une infection par HPV, lésions qui peuvent dégénérer en cancer invasif. En revanche, il n'est pas encore possible de démontrer que ces vaccins influent significativement sur l'apparition de tumeurs malignes – le délai moyen entre l'infection HPV et la survenue d'un cancer étant d'au moins 15 ans.

En France, le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) rappelait en 2011 qu'un impact significatif de cette vaccination sur l'incidence des cancers du col de l'utérus ne pourrait être espéré que si la couverture vaccinale est suffisante. Même "si la vaccination ne saurait en aucun cas remplacer [le] dépistage", elle présente pour le HCSP un intérêt réel en terme de santé publique.

Des bénéfices indirects sont en outre attendus par le HCSP, qui juge probable que les jeunes filles qui se font vacciner "[adhéreront] ultérieurement au dépistage". 

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