Pourquoi rougit-on ?

L'homme est le seul primate qui rougit face à une situation embarrassante. Rougir est donc un privilège de l’homme. C’est surtout la marque de notre émotion face à un stress, comme une prise de parole en public, par exemple.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Selon Darwin, cela serait dû à la crainte que notre apparence ne soit évaluée par les autres. Cette peur apparaît généralement à l’adolescence, et surtout chez les filles. Heureusement, plus on vieillit, moins on rougit.

Sauf pour certaines personnes, chez qui ce phénomène peut perdurer, et même empirer. Pour elles, cela devient une peur panique. On rougit à la moindre remarque, au moindre regard. Et cela s’accompagne d’une série de réactions physiques : le rythme cardiaque s’accélère, on transpire beaucoup, et la bouche s’assèche.

Pour éviter de se retrouver dans de telles situations, certaines personnes ne sortent presque plus de chez elles. Cette peur, appelée éreutophobie, fait partie des phobies sociales et concernerait 10% de la population française. Le problème, c’est que ce phénomène est impossible à contrôler. 

C'est la faute de notre système nerveux autonome, que l’on appelle le système sympathique. Il est en effet constitué d’une chaîne de ganglions d’où partent plusieurs rameaux : ce sont les nerfs sympathiques. Ce sont eux qui régulent les activités, comme le transit intestinal, les contractions du cœur, la transpiration et la dilatation des vaisseaux sanguins. Or, ces vaisseaux sont si proches de la surface de la peau que forcément, sous l’effet de l’émotion, le sang afflue et entraîne la rougeur. 

Quand le rougissement s’aggrave avec l’âge, il existe des solutions. La thérapie comportementale ou la psychothérapie par exemple : en apprenant à contrôler son stress, on peut alors mieux gérer ses rougissements. Si cela ne marche pas, il existe une solution ultime.

L’opération chirurgicale consiste à couper ou pincer la partie du nerf responsable de la dilatation des vaisseaux. C'est ce que l'on appelle une sympathectomie. Cette intervention est réservée aux cas les plus extrêmes car, comme toutes les opérations, elle n'est pas sans risques et ne fonctionne pas toujours. De plus, elle entraîne parfois des effets secondaires gênants. Le plus visible est une chute de la paupière du côté opéré, plus connu sous le nom de syndrome de Claude-Bernard Horner. Heureusement, cela reste très rare.

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