Pourquoi certains cancers sont-ils indétectables au moment du dépistage ?

Comment est-il possible que certains cancers passent à la trappe quand le dépistage est effectué correctement ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec le Pr Gilles Freyer, cancérologue :

"C'est ce qu'on appelle les cancers de l'intervalle, c'est-à-dire que contrairement à une pensée magique que l'on pourrait avoir, le dépistage ne protège pas du cancer, il permet juste de le diagnostiquer plus tôt et de le guérir. Et malheureusement certains cancers, au moment où l'examen de dépistage a été réalisé, sont présents mais de façon microscopique ou ne mesurent que quelques millimètres et ces cancers ne sont pas détectables. Ils vont malheureusement se manifester avant que l'examen d'après soit réalisé. On parle de cancer de l'intervalle, mais cela n'enlève pas la valeur du dépistage.

"La prédisposition consiste à regarder dans les gènes des patients s'il y a quelque chose qui va prédisposer à un cancer. Aujourd'hui cela est assez bien maîtrisé. Et on peut aussi trouver dans le sang des molécules qui ont été fabriquées quelque part par les premières cellules cancéreuses et que l'on va détecter très tôt. Il s'agit un peu d'une vieille lanterne. Depuis une dizaine d'années on entend tous les ans qu'enfin la prise de sang du cancer est arrivée. Mais ce n'est pas tout à fait le cas pour le moment. Il faut des tests qui soient très sensibles, c'est-à-dire qui fassent bien la différence entre des morceaux d'ADN et de gènes qui viennent de tumeur et ceux qui viennent du sang du patient. Il faut que, lorsqu'il y a un cancer, le test soit toujours positif, il ne faut pas passer à côté… Il y a des exigences de qualité qui font qu'à mon sens, la prise de sang du cancer ce n'est pas pour demain mais il y a des voies de recherche fortes.

"Je ne pense pas qu'il y ait du marketing. Le marketing supposerait qu'une société soit prête à commercialiser tel ou tel test ce qui ne peut arriver qu'après avoir été habilité par les autorités de santé. Mais il peut y avoir parfois une volonté pour telle ou telle équipe engagée dans un domaine de recherche d'y croire très fort, d'y croire un peu plus fort que la réalité et d'en faire la promotion."

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