Pollution urbaine et santé humaine : la preuve par neuf

Si la pollution urbaine nuit à la santé publique, elle a aussi un impact important sur l'économie. Selon un rapport publié par l'Institut de veille sanitaire, lundi 10 septembre 2012, réduire la pollution de l'air dans neuf villes de France permettrait d'augmenter l'espérance de vie tout en économisant près de cinq milliards d'euros par an.

La rédaction d'Allo Docteurs
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La pollution atmosphérique réduit l'espérance de vie.
La pollution atmosphérique réduit l'espérance de vie.

- Reportage de Perrine Dutreil et Dominique Tchimbakala -

Faisant suite à l'étude Aphekom qui a évalué l'impact sanitaire et économique de la pollution atmosphérique urbaine dans 25 villes européennes, l'Institut de veille sanitaire (InVS) vient de publier ce lundi un rapport sur neuf grandes villes françaises : Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rouen, Strasbourg et Toulouse. Neuf villes qui rassemblent 12 millions d'habitants, dont 6,5 millions dans la seule zone de Paris. Les résultats montrent que les niveaux de pollution actuellement observés dans ces agglomérations ont un impact important sur la santé des habitants.

Des résultats inquiétants

D'après les mesures réalisées par l'InVS pendant la période 2004-2006, toutes les villes ont affiché des valeurs de particules et d'ozone supérieures aux valeurs recommandées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le niveau moyen de particules fines variait par exemple de 14 à 20 µg/m3 selon la ville alors que les recommandations de l'OMS préconisent une concentration moyenne de 10 µg/m3. Les niveaux d'ozone ont également atteint des sommets puisque la valeur guide de l'OMS (maximum sur huit heures : 100 µg/m3) a été dépassée de 81 à 307 fois sur la période 2004-2006.

Impact sanitaire et coûts associés

Selon l'Institut de veille sanitaire, améliorer la qualité de l'air de ces villes devient un enjeu majeur. En respectant les valeurs guides fixées par l'OMS pour les particules en suspension, il serait possible de différer près de 3 000 décès par an et ainsi d'augmenter l'espérance de vie à 30 ans de 3,6 à 7,5 mois. Les bénéfices économiques seraient alors estimés à près de 5 milliards d'euros par an.

Concernant la pollution à l'ozone, respecter les préconisations de l'OMS permettrait d'éviter une soixantaine de décès et une soixantaine d'hospitalisations respiratoires par an. Les gains en termes de coûts de santé s'élèveraient alors à près de 6 millions d'euros par an.

Ces résultats témoignent de l'impact de la pollution atmosphérique sur la santé publique, mais aussi de l'importance des coûts de santé qu'elle implique. L'InVS encourage donc les politiques publiques à poursuivre leurs efforts pour améliorer la qualité de l'air des villes. Par ailleurs, l'Europe et ses états membres travaillent à la révision de la directive européenne sur la qualité de l'air prévue en 2013.

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