PMA : trois parents pour un enfant ?

Trois ADN pour un enfant, c'est ce que le gouvernement britannique pourrait bientôt autoriser. Le Royaume-Uni vient d'ouvrir le débat sur une nouvelle technique de procréation médicalement assistée (PMA) qui pourrait permettre d'utiliser l'ADN de trois personnes pour créer un embryon en bonne santé. Une technique qui soulève de nombreuses questions.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
PMA : trois parents pour un enfant ? - Reportage diffusé le 2 juillet 2013
PMA : trois parents pour un enfant ? - Reportage diffusé le 2 juillet 2013

Cette nouvelle technique de procréation médicalement assistée est destinée aux femmes porteuses d'une anomalie génétique, qui ne veulent pas la transmettre à leurs enfants.

L'ovocyte, la cellule sexuelle féminine, est composé d'un noyau qui renferme le patrimoine génétique de la mère mais aussi de mitochondries, ces petites usines qui servent à produire l'énergie nécessaire à nos cellules. Ces mitochondries, bien mystérieuses, ne peuvent être transmises que par la mère et ont un code génétique qui leur est propre. "Des patientes portent des mutations de l'ADN mitochondrial, c'est-à-dire qu'une faute d'orthographe s'est glissée dans le génome de la mitochondrie. Et les femmes ont plus de 80% de risque de transmission de la mutation de l'ADN mitochondrial à leurs enfants, avec un risque très élevé d'avoir des enfants atteints", explique le Dr Julie Steffann, du laboratoire de génétique à l'hôpital Necker.

Les mitochondries défectueuses sont à l'origine de maladies génétiques graves comme les myopathies. Mais une nouvelle technique pourrait permettre d'éviter la transmission de cette anomalie en remplaçant les mitochondries de la mère par celles d'une donneuse. Une fécondation in vitro à trois : d'un côté les spermatozoïdes du père, le noyau de la mère, et de l'autre les mitochondries de la donneuse. Trois ADN différents donc mais pas trois parents pour autant, car l'apport génétique de la donneuse reste anecdotique.

Mais des incertitudes persistent car lors du transfert du noyau de la mère, une petite partie des mitochondries défectueuses peut rester attachée. Comment vont-elles coexister avec les mitochondries de la donneuse ? Au stade expérimental, les essais sont plutôt concluants mais à long terme on ignore les conséquences pour le devenir de l'enfant.

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