Ouverture en appel du procès des surirradiés d'Epinal

Mercredi 12 novembre s'ouvre le procès en appel de l'affaire des surirradiés d'Epinal. Il y a près de deux ans, trois praticiens avaient été condamnés à de la prison ferme pour avoir délivré des doses trop fortes de rayons, entraînant la mort de douze personnes.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Les deux médecins et le radiophysicien, responsables du plus grave accident de radiothérapie français, comparent le 12 novembre en appel à Paris. Condamnés tous les trois à un an et demi de prison ferme, ils sont mis en cause pour avoir surirradié 450 personnes entre 2001 et 2006.

Parmi les victimes, toutes soignées pour un cancer de la prostate, douze sont décédées. Chez les autres, la surdose de rayon lors de la radiothérapie a provoqué de graves problèmes du système urinaire et anal. L'urètre ou la vessie de certains patients ont, par exemple, été brulés par les rayons. Des erreurs de paramétrage du logiciel de radiothérapie, ainsi que des mauvais calculs des doses, sont à l'origine de la surexposition.

Le premier verdict, rendu le 30 janvier 2013, avait condamné à 18 mois de prison ferme les trois hommes, pour homicide et blessures involontaires, ainsi que non-assistance à personne en danger. Les deux médecins avaient été interdits définitivement d'exercer, alors que le radio physicien n'avait été suspendu pour cinq ans. Avec ce procès en appel, le parquet espère voir les peines des responsables s'alourdir.

Des victimes fatiguées, mais qui gardent espoir

Pendant trois jours, les victimes défileront à la barre. Mais, "certains sont fatigués. La santé de tout un chacun se dégrade. Plusieurs voulaient venir à Paris pour ce deuxième procès, beaucoup ne pourront pas", explique Philippe Stäbler, président de l'Association des victimes des surirradiés de l'hôpital d'Epinal, qui regroupe 212 membres.

Seule consolation pour Jean-Claude Larcier, 67 ans et victime de surirradiation : "Notre accident a considérablement amélioré les procédures de sécurité en radiothérapie". Car même s'il ne garantirait pas "que ça ne pourrait pas se reproduire (...) la bonne nouvelle, c'est que depuis les accidents d'Epinal, le nombre de radiophysiciens a quasiment doublé, en passant de 300 à plus de 500" conclut-il.

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