Nucléaire : pourquoi plus de risques de cancers ?

Pour la première fois, une expertise médicale, menée à la demande de la justice par un chercheur de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), conclut à un lien probable entre les maladies de six militaires et les retombées radioactives auxquelles ils ont été soumis lors d'essais nucléaires réalisés par la France en Algérie et en Polynésie. L'occasion pour nous de rappeler comment la radioactivité peut produire des cellules cancéreuses.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

Des expertises sur un "lien vraisemblable" entre les essais nucléaires français en Algérie et Polynésie et les cancers de militaires exposés relancent l'espoir des victimes pour changer une loi d'indemnisation, "qui n'indemnise personne". L'enjeu est de taille pour les victimes potentielles : 150 000 personnes civiles et militaires ont participé de près ou de loin aux 210 essais français conduits au Sahara algérien et en Polynésie entre 1960 et 1996. Et une poignée seulement a obtenu des indemnisations.

Un "lien vraisemblable" existe entre les retombées radioactives des essais et les cancers de militaires exposés, estime un expert médical diligenté dans le cadre de l'information judicaire ouverte à la suite de la plainte déposée en 2003 par des victimes (Le Parisien du mardi 17 juillet 2012). Ce lien est établi dans six des quinze cas examinés par Florent de Vathaire, directeur de recherche en épidémiologie à l'Inserm.

Or, sur les 720 dossiers portés par l'Association des vétérans des essais nucléaires français (AVEN), dans le cadre de la loi du 5 janvier 2010, sur l'indemnisation des victimes, quatre seulement ont donné lieu à indemnisation. L'AVEN entend s'appuyer sur ces expertises pour que la loi reconnaisse le "lien de causalité qu'il y a entre certaines maladies et le fait d'avoir été présent dan s une zone d'essais nucléaires".

La France a mené 17 essais nucléaires entre 1960 et 1966 dans le Sahara algérien, puis 193, dont 41 aériens, en Polynésie française, dans les atolls de Mururoa et Fangataufa. Le dernier tir, le 27 janvier 1996, avait suscité un tollé mondial. Deux jours plus tard, Jacques Chirac annonçait la fin définitive des essais nucléaires.

En savoir plus :