Naissance exceptionnelle de ''vraies'' triplées

Des triplées sont nées au Royaume-Uni le 2 août 2013. Elles possèdent le même matériel génétique et ont partagé le même placenta. Ce sont donc de "vraies" triplées, un événement rare dont la chance d'apparition est de 1 sur 160.000.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
En 2014, 518 maternités étaient en service contre 1.369 en 1975.
En 2014, 518 maternités étaient en service contre 1.369 en 1975.

Maddison, Page et Ffion, trois fillettes qui se ressemblent comme trois gouttes d'eau, sont nées le 2 août 2013 au Royaume-Uni, après seulement 30 semaines de grossesse. A peine nées, elles ont déjà fait le tour de la presse britannique. Et pour cause, elles ont la particularité d'être de "vraies" triplées. Un événement extrêmement rare. Ce type de naissance ne survient qu'une fois toutes les 160.000 naissances !

Vrais et faux jumeaux, quelle différence ?

Avoir des "vrais" jumeaux est déjà un événement peu courant. Il concerne 3 à 4 naissances sur 1.000. Dans ce cas, un seul ovule de la mère est fécondé par un seul spermatozoïde. L'embryon formé se sépare ensuite pour donner deux embryons distincts (trois dans le cas des triplées). Ils possèdent tous le même patrimoine génétique, sont toujours de même sexe et pratiquement identiques physiquement. Toutefois, ils présentent quelques différences, comme leur empreinte digitale, par exemple. En effet, des mutations de l'ADN surviennent lors des premières divisions de l'œuf qui entraînent ces variations.

Les scientifiques estiment qu'il existe en moyenne 360 différences de cet ordre entre deux vrais jumeaux. Bien qu'ils partagent le même habitat dans le ventre de leur mère, l'environnement de chacun varie et joue aussi un rôle en induisant des différences au cours du développement.

A l'inverse, les "faux" jumeaux (ou jumeaux dizygotes), sont issus de deux ovules fécondés par deux spermatozoïdes différents. Ils peuvent être de sexe différent et leur patrimoine génétique varie autant qu'entre des frères et sœurs. Le développement de ces jumeaux est un peu plus fréquent, il concerne 7 à 11 naissances sur 1.000.

Une grossesse très surveillée

"Nous avons passé des échographies chaque semaine afin de s'assurer qu'elles grandissaient normalement", a confié Karen Gilbert, la mère des trois fillettes. Les grossesses gémellaires sont des grossesses à risques qui font l'objet d'une attention médicale particulière.

Karen a été suivie de près car les fœtus partageaient le même placenta. Dans ce cas, il peut se produire des différences dans leur alimentation, qui se traduisent par des écarts de poids et de taille à la naissance. Mais les médecins craignaient une complication plus grave, le syndrome transfuseur-transfusé. Il survient lorsque la vascularisation s'établit préférentiellement pour l'un des fœtus, l'apport en nutriments par le sang est donc déséquilibré et peut conduire à de lourds handicaps, voire à la mort. Tous les vrais jumeaux ne partagent pas le même placenta, certains possèdent chacun le leur, comme les faux jumeaux.

Les trois fillettes ont grandi sans problème et sont nées en bonne santé après 30 semaines de grossesse. Elles pesaient respectivement 1,7kg, 1,58 kg et 1,54 kg. Nées prématurément, ce qui est généralement le cas dans la naissance de jumeaux, elles ont passé six semaines à l'hôpital avant de découvrir leur nouvelle maison.  

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