Les bébés « nés en avance » ont plus de risques que les bébés nés à terme

Selon une étude britannique, dépasser le seuil des 37 semaines d'aménorrhée n'est pas suffisant pour garantir la santé des bébés. Les bébés dits "nés en avance" présentent plus de pathologies au cours de leur petite enfance que ceux nés à terme. Un nouvel argument pour dissuader les futures mères de faire des déclenchements précoces ou des césariennes de confort, sans raison médicale.  

Cécile Guéry-Riquier
Rédigé le
Les bébés « nés en avance » ont plus de risques que les bébés nés à terme

Même si les dernières semaines de grossesse paraissent souvent trop longues pour les futures mamans, elles seraient loin d'être inutiles pour leur bébé.

A partir de 37 semaines d’aménorrhée (SA), les nouveau-nés ne sont pas considérés comme prématurés. Mais une étude britannique vient de démontrer que ces bébés nés quelques semaines avant terme ont plus de risques de santé que ceux nés à 41 SA. Les épidémiologistes britanniques ont démontré que plus la date de naissance est proche du terme, meilleur est l'état de santé des enfants, et ce, même le seuil théorique de la prématurité dépassé.

L'étude a porté sur près de 19 000 bébés nés en Grande-Bretagne entre 2000 et 2002. De nombreuses données ont été collectées : le poids, la taille, l'indice de masse corporelle, le nombre d'admissions à l'hôpital pour cause non accidentelle, l'existence d'une maladie chronique ou d'un handicap, la survenue d’un épisode de frein expiratoire ou d'asthme, la prescription de médicaments…

Résultats : moins d'hospitalisations, moins de maladies chroniques et une meilleure courbe de croissance pour les bébés nés à terme.

Les motifs d'admission les plus fréquents pour les bébés "nés en avance" sont les affections gastro-intestinales ou respiratoires.

"On savait déjà que les enfants nés quelques semaines en avance pouvait avoir des risques de problèmes de santé dans la période néonatale", explique le Dr Jean-François Magny, de l'Institut de Puériculture et Périnatalogie. "Ce que l'on découvre dans cette étude, c’est que les risques continuent au cours de la petite enfance. Cette étude conforte le message que nous essayons de faire passer auprès des mamans tentées de choisir la date de leur accouchement : pas de déclenchement ou de césarienne avant la 40ème SA sans raison médicale valable".

L'étude montre en effet que les risques pour la santé de l'enfant sont plus importants au fur et à mesure que la prématurité est grande et qu'il existe un effet pour les enfants "nés en avance", soit entre 37 SA et 41 SA.

Les auteurs tempèrent leurs observations en se demandant si d'autres facteurs ne rentreraient pas en ligne de compte, comme la plus forte proportion de déclenchement et de césarienne au cours des grossesses tardives.

Ils insistent sur le fait que des études complémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre ce qui se passe pour ces bébés "nés en avance".

Source : "Effects of gestational age at birth on health outcomes at 3 and 5 years of age: population based cohort study", British Medical Journal (BMJ), 1er mars 2012.

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