Les 15 ans du ''Magazine de la santé'' : les mots de Gérard Collard !

Passionné, enthousiaste, parfois acerbe, Gérard Collard n’est pas réputé pour tenir sa langue dans sa poche. Le libraire de Saint-Maur, chroniqueur assidu pour "Le Magazine de la santé" sera bien évidemment de la partie mardi 26 février 2013 pour les 15 ans de l’'émission, à 20h35 sur France 5. Mais, avant cela, il nous livre sa passion pour la lecture.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Les 15 ans du ''Magazine de la santé'' : les mots de Gérard Collard !
  • Pourquoi le livre est-il si important pour vous ?

Gérard Collard : "C'est comme si on demandait pourquoi l'air est indispensable aux hommes. Un livre, c'est un tout, les pages, la présentation, et puis l'odeur !

"Quand je ressors un livre que je n'ai pas lu depuis longtemps, ça me rappelle le moment de sa découverte, ce que j'ai ressenti au moment de sa lecture. Le livre, en général, à un rôle crucial, surtout lorsqu'on le compare au niveau culturel qu'apporte la télévision aujourd'hui."

  • Vous participez à plusieurs émissions télévisées, mais promouvoir le livre sur petit écran n'est-ce pas un peu paradoxal ?

G. C. : "Comme dis Mao, il faut savoir utiliser son ennemi. Parce que l'image, et donc la télévision, est l'ennemi du livre. Une émission, c'est comme une pièce de théâtre, c'est de la comédie, en cinq minutes on condamne ou on met en apothéose un auteur qui a mis deux ou trois ans à écrire son livre !

"En même temps, avec la télévision, on peut donner une autre image du livre. On peut le mettre en exergue, le mettre en scène, et finalement on peut changer les a priori que les gens ont sur la lecture."

  • Est-ce que la notoriété vous a changé votre travail au quotidien ?

G. C. : "Pas vraiment, non. Le vrai bénéfice c'est que mes vendeurs peuvent mettre une dizaine de minutes à convaincre un client d'acheter tel ou tel bouquin, alors qu'avec moi, c'est beaucoup plus rapide. On remet moins en cause mon avis. C'est gratifiant, celui qui dirait le contraire serait hypocrite."

  • Comment est venue l'idée de faire une chronique littéraire au "Magazine de la santé" ?

G. C. : "Marina et moi on faisait, il y a plusieurs années maintenant, une émission qui s'appelait « Parole d’experts ». C'est marrant car je ne l'appréciais pas tant que ça au début. Elle se servait de moi comme cobaye pour sa chronique médicale alors que je parlais littérature. Ensuite nous sommes partis chacun de notre côté jusqu'à ce qu’elle me rappelle pour participer au Magazine de la Santé."

  • Que cherchez-vous à faire passer dans votre rubrique ?

G. C. : "En fait, je ne cherche pas forcément à faire passer un message particulier, ce n'est pas ça. Je viens plutôt chercher les gens, pour les faire lire.

"On vit une époque où ne pas avoir de livre chez soi n'est plus chose rare et, surtout, n'est plus si grave. Et puis les critiques littéraires ne sont plus perçus comme la crème de la crème des journalistes, attirant par leur simple présence les lecteurs. Désormais, il faut venir chercher le public, et les faire aimer la lecture."

  • Comment vivez-vous vos chroniques au "Magazine de la santé" ?

G. C. : "Je m'amuse. On se connaît depuis une vingtaine d'années tous, et le courant passe bien, c'est une bonne équipe. Mais il faut l'avouer, il y a un peu d'angoisse aussi. Angoisse de faire le bon choix pour présenter un livre, de le faire bien. C'est un métier stressant, en cinq minutes on peut être responsable de la déchéance d'un auteur, aussi il faut s'appliquer et être responsable."

  • Que pensez-vous de l'émission ?

G. C. : "Toute l'équipe fait du professionnel sans se prendre au sérieux, en ayant des convictions. Et dans le milieu de la télévision, c'est une chose rare et appréciable. Il y a beaucoup d'ego dans notre profession et, souvent, cela provoque une déconnexion entre ceux qui font la télé et ceux qui la regardent.

"Dans Le Magazine de la santé, il y a un langage que tout le monde comprend, qui n'est pas exclusif. C'est pareil dans mes chroniques. J'ai tendance à ne jamais finir mes phrases, mais c'est comme ça que l'on parle tous les jours. Tout cela participe à une véritable connexion avec le public."

  • Vous avez un message, un souhait, pour les 15 ans de l'émission ?

G. C. : "Au niveau du livre, c'est une des émissions les plus importantes, je trouve. C'est l'une des rares, voire la seule, qui parle aux gens normaux. Et ce n'est pas par fierté personnelle que je dis ça, on pourrait me remplacer, ce serait la même chose.

"Je retourne tous les jours dans ma boutique et c'est à chaque fois un retour à la réalité. Mais je pense que cette émission est capitale pour la survie du livre. Si Le Magazine de la santé n'avait pas existé, toute une génération d'auteurs de polars français aurait eu beaucoup plus de difficultés à se faire connaître. C'est un bon tremplin. Aussi, il faut que cela perdure."

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