Les 18-24 ans bougent à peine plus que les retraités

Jeunes, décrochez de vos écrans ! Selon une enquête présentée le 12 juin 2014, les 18-24 ans marchent presque aussi peu que les 65-75 ans, et font moins de sport que tous les autres actifs...

La rédaction d'Allo Docteurs
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Les 18-24 ans bougent moins que leurs parents (Photo © Monkey Business - Fotolia.com)
Les 18-24 ans bougent moins que leurs parents (Photo © Monkey Business - Fotolia.com)
Crédit : BVA/IRMES/Assureurs Prévention
Crédit : BVA/IRMES/Assureurs Prévention

Pour la troisième fois en deux ans, l'association Assureurs-Prévention a commandé à l'institut BVA et à l'IRMES (Institut de recherche médicale d'épidémiologie) une vaste enquête sur "le niveau d'activité physique et sportive et de sédentarité des Français". Cette nouvelle édition s'accompagne d'un point spécifique(1) sur la pratique de l'activité physique par les collégiens et les lycéens.

Selon les résultats de cette enquête, présentés jeudi 12 juin 2014 à la presse, le constat est accablant : les jeunes dans la fleur de l'âge marchent à peine plus que les septuagénaires !

Mais qu'ils sont mous !

Selon ces résultats, les 18-24 ans effectueraient en moyenne 7.277 pas par jour, contre 7.136 pas/jour pour les 65-75 ans.

Les adolescents (11-17 ans) effectueraient, eux, près de 8.000 pas/jour, aux niveaux des 35-44 ans ou des 55-64 ans.

Les classes d'âges les plus actives en 2014 sont les 45-54 ans (8.436 pas/jour) et, à la première marche du podium, les 25-34 ans (8.714). La moyenne, pour un adulte, s'établit désormais à 8.184 pas/jour (l'enquête précédente, présentée en 2013, l'estimait à 7.539).

L'envahissement des écrans

Si 59% des adolescents pratiquent une activité physique et sportive, ils ne sont plus que 46% dans la classe d'âge suivante (18-24 ans). Toutes les classes d'âges entre 25 et 64 ans tendent à faire mieux qu'eux(2)...

L'enquête souligne le rôle délètere des écrans, toujours plus prégnants dans notre quotidien. Or, 81% des 18-24 passeraient plus de deux heures par jour devant un écran, plus qu'aucune autre classe d'âge. Or, sans surprise, les plus accros à la télévision, à l'ordinateur ou au smartphone sont également ceux qui marchent le moins.

Fait surprenant : selon l'enquête, les Français sont moins actifs le week-end. Ils effectueraient en moyenne 10% de pas en moins par rapport à la semaine : 7.805 pas par jour le week-end, contre 8.337 pas par jour la semaine.

Crédit : BVA/IRMES/Assureurs Prévention
Crédit : BVA/IRMES/Assureurs Prévention
Crédit : BVA/IRMES/Assureurs Prévention
Crédit : BVA/IRMES/Assureurs Prévention

Les rapporteurs de l'enquête soulignent "le rôle fondamental joué par les parents dans le développement de la pratique d'une activité physique ou sportive chez l'enfant".

"Le parent montre l'exemple", expliquent-ils. "Par mimétisme, un enfant dont le parent est sportif aura naturellement tendance à pratiquer une activité physique ou sportive."

Surtout, l'IRMES insiste sur le fait que la sédentarité "est aujourd'hui le 4ème facteur de risque de mortalité après l'hypertension artérielle, le tabagisme et le diabète".

Les recommandations de santé publique, qui sont de pratiquer au moins 150 minutes d'activité modérée par semaine, correspondent à 7.000 à 8.000 pas/jour. De nombreuses études montrent toutefois qu'atteindre 10.000 pas par jour apporte de vrais bénéfices (diminution de la pression sanguine à moyen terme, etc.) Selon l'IRMES, seuls 25% des Français dépasseraient ce seuil de 10.000 pas/jour.

"La pratique d'une activité physique régulière permet de diminuer jusqu'à 39% le risque de développer un cancer du sein, de 26% le risque de développer un cancer colorectal, de 25% le risque d'être victime d'une attaque cérébrale et de 34% le risque de diabète."

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(1) Enquête réalisée par BVA et l'IRMES en mars 2014 pour Assureurs Prévention. Mesure des pas sur 7 jours avec un podomètre et questionnaire déclaratif on line sur un échantillon représentatif de 1.100 personnes de 18 à 64 ans, dont 400 parents avec enfants (200 collégiens et 200 lycéens) et 150 personnes de 65 à 75 ans.
(2) La marge d'erreur attachée au sondage empêche d'être catégorique, toutefois cette tendance était déjà observée dans les deux précédentes enquêtes.


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