Le secret des peaux à moustiques décrypté

Il suffit de se balader avec des amis en milieu humide ou dans un pays tropical : certains collectionnent les piqûres de moustiques quand d’autres semblent les repousser. Ce phénomène n’est pas le fait du hasard. D’après des scientifiques néerlandais, si les moustiques vous piquent davantage, c’est parce que certaines odeurs corporelles sont très appréciées par ces insectes.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Le secret des peaux à moustiques décrypté

 

Les odeurs corporelles de chacun d'entre nous sont causées par les bactéries denotre peau. Les chercheurs de l'université de Wageningen (Pays-Bas) se sont donc demandé quelles étaient les compositions bactériennes qui attirent le plus les moustiques femelles (ce sont elles qui piquent).

Ils ont réalisé les tests avec l'Anopheles gambiae sensu stricto, l'un des principaux vecteurs du paludisme en Afrique. Les volontaires : 48 hommes dont on avait au préalable étudié l’odeur et la population bactérienne de leur peau.

Neuf de ces volontaires ont été particulièrement piqués, sept au contraire quasiment pas. Chez les personnes les plus souvent piquées, on retrouve souvent les mêmes caractéristiques : leur peau porte, d’une part, une très grande quantité de bactéries. D’autre part, la diversité de ces bactéries est plus faible que celle présente sur les personnes les plus épargnées par les piqûres de moustiques. Chez eux, en effet, on retrouve beaucoup de Leptotrichia sp., de Delftia sp. et d’Actinobacteria Gp3 sp, des bactéries très attractives en raison des composés volatils qu'elles émettent. En revanche, les porteurs de Variovorax sp. et Pseudomonas sp. sont moins souvent piqués.

D’après Niels Verhulst, le principal auteur de cette étude, "les bactéries identifiées dans cette étude permettront peut-être de contribuer au développement de produits attrayants pour les placer dans des pièges visant le moustique de la malaria".

Une perspective intéressante : selon l'Organisation mondiale de la santé, 211 millions de personnes ont été contaminées par le paludisme en 2011, dont 81 % en Afrique subsaharienne. Une maladie parfois mortelle, qui a tué 655 000 personnes en 2010. Les moustiques sont aussi responsables d'autres parasitoses : la dengue, la fièvre jaune, ou encore le chikungunya.

Source : "Composition of Human Skin Microbiota Affects Attractiveness to Malaria Mosquitoes", PLoS ONE, 28 décembre 2011.

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