Le principal réservoir viral du VIH dans l'organisme enfin identifié ?

Le VIH ne se cache plus. Selon une étude publiée dans The Journal of Independant Medecine, le principal réservoir viral du VIH dans l'organisme aurait enfin été identifié avec précision. Des travaux complémentaires restent nécessaire afin de confirmer ces résultats.

Florian Gouthière
Rédigé le , mis à jour le
Le principal réservoir viral du VIH dans l'organisme enfin identifié ?

Le VIH, qui devient indétectable dans l'organisme après plusieurs mois de traitement antiviral, ressurgit presque inévitablement peu après l'arrêt du traitement.

Deux chercheurs suisses du CHUV de Lausanne seraient aujourd'hui parvenus à identifier le type précis de cellule qui sert de cible et de refuge au virus, ouvrant de très sérieuses perspectives à moyen terme dans la lutte contre le sida. Le professeur Giuseppe Pantaleo, chef du service d'immunologie et d'allergie au CHUV et coauteur de l'étude publiée dans The Journal of Independant Medecine, ce lundi 17 décembre 2012, revient pour nous sur cette découverte.

"On savait depuis longtemps que des cellules du tissu lymphatique, et non du sang, sont la cible du VIH. Ces cellules, les TCD4, constituent l'un des réservoirs principaux pour le virus. Or, nous avons identifié une sous population de cellules, très peu présente (à peine 2% des TCD4), comme la cible particulière du virus. Nos travaux identifient une relation directe entre le nombre de ces cellules, appelées T folliculaires (Tfh), et la présence du virus. Les Tfh constituent le lieu principal de l'infection, de la réplication et de la production du virus, et représentent de fait l'immense majorité des réservoirs du VIH."

Les perspectives sont immenses, en premier lieu en termes thérapeutiques. "Nous réfléchissons dès à présent aux possibilités de cibler ce réservoir de cellules infectées, dans l'objectif d'en réduire le nombre pour donner une chance au système immunitaire d'agir. Des anticorps ciblant les marqueurs présents à la surface des cellules pourraient être couplées avec des toxines. Le niveau de complexité reste important. Il nous faudra tout d'abord avoir accès aux anticorps en question, puis tester ensuite notre stratégie in vivo."

Le chemin vers le contrôle de la réplication du virus reste encore long, mais il est aujourd'hui plus balisé que jamais.

(1) Centre Hospitalier de l'Université du Vaudois (CHUV)

Source : "Follicular helper T cells serve as the major CD4 T cell compartment for HIV-1 infection, replication, and production", JEM, December 17, 2012, doi: 10.1084/jem.20121932

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