Le paludisme, deux fois plus meurtrier que ce que l'on pensait

D'après une récente étude, le nombre de morts dus au paludisme dans le monde aurait été sous-estimé. La maladie tue plus, et pas seulement des enfants de moins de 5 ans : les enfants plus âgés et les adultes en sont aussi massivement victimes.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Le paludisme, deux fois plus meurtrier que ce que l'on pensait
La malaria tuerait 1,2 millions de personnes par an dans le monde
La malaria tuerait 1,2 millions de personnes par an dans le monde

Le paludisme est l'une des maladies les plus dévastatrices au monde : il tuerait 1,2 millions de personnes par an. C'est le chiffre auquel sont parvenus des chercheurs de l'IHME (Institute for Health Metrics and Evaluation) dans une étude récemment publiée dans la revue médicale The Lancet. Un chiffre qui passe presque du simple au double, comparativement à celui estimé dans le Rapport sur le paludisme dans le monde de l'OMS (655 000 décès en 2010), paru en 2011.

Nouvelles méthodologies, nouveaux résultats

Une différence de chiffres due à une révision complète des données épidémiologiques relatives à la maladie de ses 30 dernières années. Les chercheurs ont utilisé de nouvelles techniques d'analyse et inventé des moyens pour parvenir à comptabiliser les morts dans des pays où ceux-ci sont mal référencés.

Résultat, l'étude met à mal des idées reçues sur la maladie : la malaria tue plus, et ne tue pas qui on croyait. On pense souvent que les jeunes enfants qui y sont exposés développent une immunité à son encontre et en meurent rarement à l'âge adulte. L'OMS estimait jusqu'ici que les principales victimes du paludisme sont les enfants de moins de 5 ans (avec 86 % des décès). Mais ce ne serait pas le cas : 42 % des victimes sont des enfants de plus de 5 ans et des adultes, 20 % des victimes ont entre 15 et 49 ans, 9 % entre 50 et 69 ans et 6 % plus de 70 ans. Au final, un tiers des décès sont des adultes.

Des efforts probants, mais loin d'être suffisants

Mais la situation n'est pas si noire. La mortalité a diminué de 32 % depuis 2004, grâce aux moyens déployés pour lutter contre la maladie. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a financé la distribution de "filets de lits" imprégnés d'insecticides et de nouveaux médicaments pour remplacer les vieux antipaludéens auxquels le parasite était devenu résistant. Des initiatives que les auteurs de l'étude soutiennent. Il est semble cependant urgent de prendre en considération le danger que la malaria fait courir aux adultes et de reconnaître qu'elle est, pour eux aussi, un vecteur de mortalité.

Quel futur pour la lutte contre le paludisme ?

Les Nations-unies avait pour ambition d'éradiquer la maladie d'ici 2015. Au vu de ces données, cet objectif semble impossible à atteindre. Ces chiffres soulèvent aussi des questions quant à l'avenir du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui se trouve en grande difficulté financière et a dû annuler ses prochaines subventions. La lutte contre ce fléau mondial est donc bien loin d'être terminée.

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