Le muguet : attention, plante toxique !

Sous ses airs gais et printaniers, le discret brin de muguet du 1er mai cache un redoutable meurtrier. Feuilles, tiges, fleurs - et, plus tard dans l'année, ses baies - sont très toxiques. Ne laissez jamais un brin de muguet à portée d'un jeune enfant !

La rédaction d'Allo Docteurs
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Les botanistes le connaissent sous le nom savant de ''Convallaria majalis''. Les Anglo-saxons l'affublent de celui, charmant, de ''lys des vallées''.
Les botanistes le connaissent sous le nom savant de ''Convallaria majalis''. Les Anglo-saxons l'affublent de celui, charmant, de ''lys des vallées''.
Baies de muguet (cc by sa J.H. Mora)
Baies de muguet (cc by sa J.H. Mora)

Toutes les parties de la plante - et même l'eau du vase dans laquelle elle a séjourné - sont toxiques. Elles contiennent notamment des doses importantes de plusieurs substances (des glycosides cardiaques) ayant, sur l'organisme, un effet proche de celui de la digitaline.

Comme le rappelle sur son site le centre antipoison (CA) de Lille, ces substances ralentissent le rythme cardiaque et renforcent l'intensité des contractions du cœur. Elles augmentent également la pression artérielle, et ont une action diurétique.

Quelques milligrammes de toxine (pure) suffisent à initier une réaction chez l'enfant. Les premiers symptômes de l'intoxication - qui survient par ingestion d'une partie de la plante ou de ses sucs - sont une irritation de la bouche, des douleurs abdominales, des nausées, des diarrhées et des vomissements (parfois accompagnés de convulsions ou de vertiges). Suivent accélération de la respiration, ainsi que les symptômes cardiaques décrits plus hauts, qui peuvent conduire à l'arrêt cardiaque.

Touchant en majorité les jeunes enfants, les intoxications au muguet restent toutefois rares (une centaine de cas par an sur le territoire). Elles représenteraient environ 2% des intoxications par ingestion d'une plante chez les moins de 13 ans.

A noter que les adultes (notamment des adultes âgés atteints de troubles cognitifs) ne sont pas épargnés. Plusieurs cas d'intoxication d'animaux familiers (chats, chiens) sont également recensés.

La vigilance est de mise

Chez l'homme, le volume de feuilles, d'eau, de fleurs ou de baies ingéré est presque toujours trop faible pour entraîner des complications. Cependant, rappelle le CA de Lille, "la gravité de l'intoxication doit demeurer toujours présente à l'esprit."

Dans environ deux cas sur cinq, l'origine de l'intoxication est la consommation accidentelle de l'eau des fleurs. Dans une proportion analogue, les baies rouges (et sucrées) qui parent la feuille en automne sont en cause.

Par mesure de prévention, il est indispensable d'apprendre aux enfants que, "même si la plante est jolie, c'est du poison", insiste le CA. Il faut également veiller à ne jamais laisser le vase d'eau souillée sur une table, "surtout si le vase est un verre d'eau."

En cas d'ingestion, un seul réflexe : appeler sans délai votre centre antipoison.