Faire le ménage, est-ce du sport ?

Passe l'aspirateur, ça te fera faire du sport... Votre conjoint ou vos parents, excédés de vous voir affalés dans le canapé, vous ont peut-être déjà invité à joindre l'utile à l'utile, arguant que briquer la cuisine vous procurera tôt ou tard des abdominaux en béton. Mais si toute activité est préférable à l'inactivité, faire le ménage ne semble pas le meilleur moyen d'entretenir sa forme.

Florian Gouthière
Rédigé le , mis à jour le
Faire le ménage est-il un sport ? Photo © mmphotographie.de - Fotolia.com
Faire le ménage est-il un sport ? Photo © mmphotographie.de - Fotolia.com

Nettoyer, astiquer, balayer, voilà qui fait transpirer et qui échauffe les muscles ! Mais, ce type d'activité est-elle réellement assimilable à du sport ?

En Grande-Bretagne, les autorités sanitaires préconisent un minimum de 2h30 d'activité physique "modérée à vigoureuse" par semaine (voir encadré dans cet article).

Selon une récente étude britannique, réalisée sur un échantillon de 4.563 adultes, plus la proportion d'activités ménagères dans le bilan des activités physiques d'un individu est importante, plus l'indice de masse corporelle (IMC) de cette personne est élevé.

Ce qui ne signifie pas que faire le ménage fait grossir ! La conclusion des auteurs serait plutôt que l'activité sportive fait perdre plus de poids que les activités domestiques.

Toutefois, les chercheurs concèdent que leur étude ne décrit peut-être que les effets de la sédentarité. Après l'effort, elfes et fées du logis ont peut-être plus tendance que les fous du stade à trouver réconfort dans le sofa et quelques douceurs caloriques. Ménage et sport sont peut-être également "toniques", mais l'hygiène de vie sous-tendu par ces deux activités n'est probablement pas identique.

Les chercheurs rappellent qu'une étude de 2008 (1) associait la répétition de certaines activités domestiques soutenues (tondre le gazon, bêcher son jardin et monter les escaliers) à une réduction de 19% du risque de mortalité (toutes causes de mortalité confondue). L'intensité de l'activité domestique est donc fortement corrélée aux bénéfices que l'on peut en attendre !

Rien ne remplace pourtant l'activité sportive classique : l'étude de 2008, confirmant en des recherches antérieures, révélait que le risque spécifique de maladies cardiovasculaires augmentait avec la proportion des activités domestiques dans le bilan des activités physiques.

Selon les auteurs de l'article, les campagnes de santé publique destinées à encourager les gens à faire au moins 150 minutes de sport par semaine devraient préciser quelles tâches domestiques présentent le plus d'analogie avec une activité sportive, ainsi que celles qui ne méritent pas d'entrer en ligne de compte.

(1) Etude portant sur des 14.903 personnes, âgées de plus de 63 ans.

 Source : Does doing housework keep you healthy? The contribution of domestic physical activity to meeting current recommendations for health, M. Murphy et al. BMC Public Health 2013, doi:10.1186/1471-2458-13-966

Selon les données de cette étude, en prenant en compte les activités domestiques, seuls deux résidents du Royaume-Uni sur cinq parviendraient à atteindre les objectifs d'activité "modérée à intense" fixés par les autorités sanitaires britanniques. En les excluant, cette proportion tomberait à un sur cinq.