Le khat, une drogue qui s'invite en France

Depuis plusieurs semaines, les saisies de khat se multiplient en France. Très peu consommée dans l'Hexagone, cette drogue, cultivée en Afrique de l'Est et au Yémen, transite sur le territoire français à destination de plusieurs pays anglo-saxons. L'interdiction de sa commercialisation aux Pays-Bas début janvier 2013 semble expliquer la très forte augmentation des saisies douanières dans le nord de la France depuis trois mois.

Florian Gouthière
Rédigé le
Qu'est ce que le khat ? Photo : Douane française
Qu'est ce que le khat ? Photo : Douane française

Qu'est-ce que le fameux "khat" (parfois désigné sous le nom de qat ou de gat), cette drogue saisie en quantité record depuis plusieurs mois par les douanes et services de sûreté français ? Il s'agit en fait de feuilles de khat, un arbuste cultivé en Afrique de l'Est et au sud de la péninsule arabique. Ces feuilles contiennent trois alcaloïdes puissants, parmi lesquels la cathinone, dont la structure chimique est proche de celle des amphétamines.

Les feuilles de khat sont consommées mâchées. Les substances actives se dégradant très rapidement, ces feuilles doivent être consommées moins de cinq jours après leur prélèvement sur l'arbre.

Selon la fiche d'information sur la substance, mise à disposition sur le site Drogues Info Service, la mastication du khat entraîne une sensation d'euphorie générale, et soulage la fatigue et la faim.

Cependant, la consommation régulière de khat entraîne une tolérance (qui incite l'usager à augmenter les doses) et une dépendance psychologique : l'arrêt de cette drogue peut entraîner des symptômes de léthargie, de dépression mineure, des cauchemars et des tremblements. Parmi les effets secondaires potentiellement associés à la prise de khat, on recense notamment une augmentation de la tension artérielle et la tachycardie.

Un surdosage peut entraîner paranoïa, idées suicidaires et accès de violence. Des effets physiologiques rares sont également recensés, tels que des hémorragies cérébrales, des infarctus et des œdèmes pulmonaires.

Le khat est aujourd'hui illégal dans 16 des 27 pays de l'Union européenne. En France, son usage, de même que sa culture, sa détention, sa cession ou son acquisition, sous toute forme que ce soit, sont interdits et passibles de peines d'emprisonnement depuis 1995.

Les Pays-Bas ont pour leur part interdit la vente de khat le 4 janvier 2013. Depuis cette date, onze tonnes de khat ont été saisies par les douanes françaises. En 2011 et 2012, le volume des saisies avait respectivement atteint 1,8 tonnes et 4,5 tonnes, chiffres qui constituaient alors des records.

La drogue interceptée apparait essentiellement destinée aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, où les populations issues du bassin de la mer Rouge et du Golfe d'Aden - sites de culture et de consommation historique du khat - sont le plus représentées. Au Royaume-Uni, le khat est autorisé à l'importation, à la commercialisation et à la consommation, malgré de nombreuses controverses.

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