L'espérance de vie atteindrait ses limites

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'espérance de vie n'augmente pas de façon linéaire, mais plafonne depuis quelques années. C'est le constat auquel sont parvenus des chercheurs pour deux populations supposées vivre plus longtemps que les autres : les athlètes de très haut niveau et les "super-centenaires" (personnes de plus de 110 ans). Ces travaux ont été publiés dans la revue Journal of Gerontology le 20 août 2014.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Les aidants familiaux auront bientôt le droit à des congés (image d'illustration)
Les aidants familiaux auront bientôt le droit à des congés (image d'illustration)

Les résultats de cette étude, menée par les chercheurs de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport, l'Irmes, renforce "les arguments en faveur d'une durée limitée de la vie" selon les chercheurs.

Au total, les données des 1.205 "super-centenaires" mondiaux (125 hommes et 1.080 femmes) et des 19.012 athlètes ayant participé aux jeux Olympiques depuis 1896 ont été étudiées, dans la mesure où ceux-ci vivent généralement plus longtemps que la moyenne de leurs congénères.

"Une sorte de plateau"

Juliana Antero-Jacquemin, la chercheuse qui a dirigé l'étude, a observé "une sorte de plateau" chez les athlètes olympiques à partir de 80 à 85 ans, tandis que chez les super-centenaires le plafond s'établit "aux environs de 115 ans".

Aucun super-centenaire n'a jusqu'à présent réussi à égaler ou à dépasser le record de longévité de Jeanne Calment, décédée à 122 ans. Mais une personne a depuis vécu jusqu'à 119 ans, tandis que les autres ne dépassent pas 115 ou 116 ans. Et malgré un mode de vie à priori sain et actif, aucun athlète de haut niveau n'a à ce jour dépassé les 110 ans, le doyen étant décédé à 105 ans.

Pour Juliana Antero-Jacquemin, ce plafonnement "laisse à penser qu'il existe une barrière physiologique en voie d'être atteinte, à la croisée des interactions entre un patrimoine génétique constant et un environnement qui se dégrade".

Les chercheurs reconnaissent toutefois que le nombre de personnes étudiées est "relativement petit" et la période d'observation "limitée" et que dès lors, la tendance observée pourrait n'être que "transitoire".

Source de l'étude :Learning From Leaders: Life-span Trends in Olympians and Supercentenarians. Juliana da Silva Antero-Jacquemin et al. Journal of Gerontology. 20 août 2014. doi: 10.1093/gerona/glu130

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