Ivres à 11 ans

Un élève de troisième sur 3 a déjà bu jusqu'à l'ivresse. L'alcool, pourtant interdit à la vente aux mineurs, reste la "drogue" la plus accessible.

Setti Dali
Rédigé le
Ivres à 11 ans

Plus d'un tiers des élèves de troisième a déjà connu l'ivresse au moins une fois. En quatrième, ils sont 17,2 %, et en sixième, 6,8 %. L'alcool arrive donc en tête des "drogues" les plus répandues chez les pré-adolescents, après la cigarette et les joints.

Un verre, avant la cigarette

Voici en résumé les données préliminaires d'une vaste enquête conduite auprès de 11 638 élèves français âgés de 11 à 15 ans. Des chiffres qui confirment les tendances déjà bien connues des experts. En 2006, l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) faisait le même constat. À savoir, la précocité et la prédominance de l'alcool chez les jeunes.

La part de collégiens qui dit avoir bu au moins une fois dans sa vie, reste particulièrement élevée, même pour les plus jeunes d'entre eux. À partir de la sixième, six élèves sur dix déclarent avoir bu au moins une fois. En troisième, ils sont plus de huit sur dix dans ce cas.

"Binge drinking"

"Une donnée importante sur l'alcool, c'est la banalisation et l'acceptation sociale" dont bénéficie ce produit, souligne le Pr. Mickaël Naassila, professeur à l'université d'Amiens, et directeur du groupe de recherche sur l'alcool et les pharmacodépendances (Grap) de l'Inserm. Les phénomènes de "binge drinking", qui consistent à boire beaucoup en peu de temps, semblent s'intensifier. "De nouvelles données nous indiquent que ces intoxications massives et ponctuelles ont des effets assez nocifs chez les jeunes à un moment où le cerveau n'a pas fini son développement", souligne le Pr. Naassila. Les adeptes du "binge drinking" auraient des difficultés à mémoriser et stocker les informations, comparativement à ceux qui consomment également de l'alcool, mais de manière plus espacée dans le temps.

Il est en outre assez solidement établi que plus on commence tôt à consommer de l'alcool, plus on a de chance de développer ensuite une dépendance à l'alcool, souligne le psychiatre Yann Le Strat.

D'après AFP

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