Ile-de-France : qualité de l'eau sous haute surveillance

L'Agence Régionale de Santé (ARS) d'Ile-de-France vient de publier les résultats de son bilan annuel sur la qualité de l'eau dans la région. Bonne nouvelle, ils sont (plutôt) bons. Mais des cas de non-conformité ont été détectés en Seine-et-Marne. Pour toujours plus de qualité, les autorités poursuivent leurs efforts contre les polluants.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Ile-de-France : qualité de l'eau sous haute surveillance

Les habitants de l'Ile-de-France peuvent boire tranquillement l'eau du robinet ? Manifestement oui, à en croire le nouveau rapport rendu par l'ARS sur la qualité de l'eau. "L'eau du robinet en Ile-de-France se caractérise par sa très bonne qualité", peut-on y lire.

En France, l'eau qui approvisionne les foyers est hypersurveillée. Rien que dans la région parisienne, l'ARS réalise chaque année plus de 25 000 prélèvements d'eau et évalue sa qualité. Sont pris en compte plus de 450 paramètres, dont l'odeur, le goût, la température, mais aussi la présence de bactéries, de calcium, de magnésium, ou de polluants dus aux activités humaine, notamment les pesticides et les nitrates.

La Seine-et-Marne, "mauvaise élève" de l'Ile-de-France

Mais si l'agence se félicite de la qualité de l'eau mise à la disposition des Franciliens, des entorses aux normes de qualité, bien que localisées, ont été constatées. Rien à dire sur la qualité bactériologique, qui est satisfaisante : 99,9 % de la population de la région a été alimentée par une eau de bonne voire excellente qualité bactériologique.

Pour ce qui est de la teneur en pesticides et en nitrates, c'est un peu moins bien. Et c'est la Seine-et-Marne, un département où sont installés de gros exploitants agricoles, qui affiche les plus mauvais résultats : en 2010, 149 communes ont délivré une eau potable non conforme à la réglementation et 44 étaient en restriction d'usages.

Prendre soin de l'eau… à la source

Une partie de l'eau qui coule au robinet des foyers parisiens est captée, en souterrain, dans un rayon de 150 kilomètres autour de la capitale. Ces eaux souterraines assurent la moitié de l'approvisionnement des 3 millions de consommateurs, l'autre moitié provenant de la Seine et de la Marne. Autant dire que la régie Eau de Paris à tout intérêt à veiller à leur qualité.

Le principal problème est la pollution des eaux souterraines par les pesticides. Ces produits sont en effet massivement utilisés dans l'agriculture intensive ou par les industriels et sont entraînés par le ruissellement ou l'infiltration, polluant les nappes phréatiques. La régie parisienne mise donc beaucoup, parallèlement à ses usines de traitement, sur la prévention de cette pollution.

Incitation à l'agriculture biologique

Pour cela, la régie Eau de Paris aide les céréaliers des régions où sont fait les captages à passer au "bio". Comment ? Par l'acquisition de terrains, pour les confier, via un "bail environnemental", à des agriculteurs qui s'engagent à y laisser de l'herbe ou à y pratiquer un élevage extensif.

Mais aussi en leur versant une aide financière directe : les agriculteurs en conversion perçoivent environ 400 euros par an et par hectare pendant 5 ans. Outre ce "coup de pouce" financier, un animateur a été embauché pour conseiller les intéressés et la régie parisienne a co-financé l'installation dans l'Essonne d'une coopérative de semences "bio".

Et cette politique semble payer, même s'il est encore un peu tôt pour estimer ses effets sur l'environnement : selon Eau de Paris dans la vallée de la Vanne et dans les départements de l'Yonne et de l'Aube, la surface exploitée en "bio" a ainsi été multipliée par trois depuis 2008.

Le Forum mondial de l'eau s'ouvrira à Marseille lundi 12 mars 2012 et sera l'occasion de faire un bilan de l'accès à l'eau potable dans le monde. En France, où elle l'est accessible à tous, ne baissons pas notre niveau d'exigence quant à sa qualité.

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