Diane 35® : la responsabilité des médecins

Une réunion sur les pilules de troisième et quatrième génération se tient en ce moment, lundi 28 janvier 2013, à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Diane 35®, un médicament contre l'acné, sera au cœur des débats. Détourné de son usage premier, ce traitement est prescrit comme moyen de contraception à 315.000 Françaises.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec Elisabeth Paganelli, secrétaire générale du Syngof
Entretien avec Elisabeth Paganelli, secrétaire générale du Syngof

Largement prescrite par les gynécologues comme moyen contraceptif ces 25 dernières années, Diane 35® fait aujourd'hui l'objet d'une réévaluation "bénéfice-risque" par l'Agence du médicament. Son président demande l'arrêt de cet "usage ambigu" alors que ce médicament destiné à traiter l'acné n'a jamais été "autorisé comme contraceptif". Les gynécologues sont-ils responsables de cet usage abusif ?

Elisabeth Paganelli, secrétaire générale du Syngof, le syndicat national des gynécologues obstétriciens de France, s'en défend : "Quand les patientes avaient de l'acné on a aussi utilisé [Diane 35®] pour leur contraception. Je ne suis pas certaine que notre pratique dépassait la cadre de l'autorisation de mise sur le marché comme on l'entend dire."

"On a beaucoup prescrit ce médicament à des jeunes femmes qui n'avaient pas encore de rapports sexuels. Certains dermatologues nous adressaient ces petites jeunes en disant : "ça sera plus simple, elle a des règles douloureuses (…) et elle a de l'acné, donc ça fait deux bénéfices pour elle." Et donc c'est vrai qu'on a souvent prolongé la même pilule alors que l'acné avait peut-être disparu. Mais comme elle marchait tellement bien, on avait tendance à prolonger son utilisation."

"La problématique de tous ces contraceptifs, c'est que finalement, même si vous faites bien l'interrogatoire [destiné à savoir s'il y a des contre-indications pour les patientes], même s'il n'y a pas d'antécédent familial, vous pouvez avoir un accident mortel. C'est vraiment notre difficulté parce qu'en la prescrivant on peut avoir un événement mortel ou une thrombose, une phlébite, une embolie pulmonaire."

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