Dans les égouts tout se voit, même les drogues que vous consommez !

Une étude a évalué la consommation de drogues des populations de onze pays européens en analysant la présence de ces toxiques dans… les eaux usées ! La méthode a de quoi surprendre, mais elle est fiable.

Benjamin Batard
Rédigé le , mis à jour le

De l'ecstasy à Londres, de la cocaïne à Amsterdam et du cannabis à Paris… C'est une cartographie précise de la consommation de drogues en Europe qu'a publié la revue Science of the Total Environnement. D'ordinaire, cette évaluation est réalisée à partir de questionnaires, mais cette fois les chercheurs ont utilisé une méthode surprenante : l'analyse des eaux usées ! Car les drogues sont éliminées par voie urinaire et se retrouvent ensuite dans les circuits d'évacuation.

Dans dix-neuf villes européennes comme Londres, Paris ou Barcelone, des équipes ont analysé les eaux usées arrivant aux stations d'épuration locales pendant une semaine, en mars 2011. Ils ont recherché la présence de cinq substances toxiques (cocaïne, ecstasy, amphétamine, métamphétamine et cannabis) et ont comparé les taux par habitant.

Résultat, la consommation de cocaïne est plus importante en Europe de l'Ouest et centrale avec les taux par habitant les plus importants relevés à Anvers, Amsterdam et Valence en Espagne.

Pour l'ecstasy, les quantités les plus élevées ont été mesurées dans les eaux des villes néerlandaises comme Amsterdam et Eindhoven ainsi qu'à Londres et Anvers.

Pour le cannabis, les Pays-Bas, où la consommation est tolérée dans les coffee-shops, arrivent en tête, mais des niveaux élevés ont également été mesurés à Paris et à Barcelone.

Par ailleurs, cette étude confirme que la consommation de cocaïne et d'ecstasy est plus marquée le week-end qu'en semaine dans la majorité des villes étudiées.

Source : "Comparing illicit drug use in 19 European cities through sewage analysis", Science of the Total Environment, Volume 432 (July 2012), DOI: 10.1016/j.scitotenv.2012.06.069.

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