Cancer de la prostate : le PSA, une fausse bonne idée ?

La HAS (Haute autorité de santé) n'était déjà pas favorable au dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) dans la population générale. Mais elle ne l'est pas plus en ce qui concerne les hommes présentant des facteurs de risque. Cette méthode de dépistage n'aurait pas montré d'intérêt non plus dans leur cas.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Cancer de la prostate : le PSA, une fausse bonne idée ?

Dépistage du cancer de la prostate : exit le PSA

Les hommes "à risque" difficiles à identifier

Si la HAS reconnaît que certains éléments sont identifiés comme des facteurs de risque pour le cancer de la prostate (antécédents familiaux chez un parent du premier degré, exposition à certains agents chimiques, origine africaine), la façon dont ils interagissent, et éventuellement se potentialisent, reste inconnue. De ce fait, le risque de survenue d'un cancer est très difficilement mesurable scientifiquement. Et rien ne prouve que les hommes présentant des facteurs de risque ne développent des cancers de forme plus grave ou plus agressive.

Des inconvénients qui pèsent dans la balance

Deuxième problème, selon la HAS : le rapport bénéfices/risques, ne serait pas forcément en faveur de ce mode de dépistage. Parallèlement, les hommes qui s'y soumettent s'exposent à des inconvénients et des risques, notamment celui de détecter un faux positif. Quant à la biopsie, qui intervient dans un deuxième temps, si le dosage PSA fait suspecter un cancer, elle peut entraîner des effets secondaires : perte de sang dans les urines et le sperme, risque d'infections, de rétention urinaire. Sans compter les conséquences physiques et psychologiques liées à d'éventuels surtraitements : troubles sexuels, urinaires ou digestifs.

Informer les hommes pour une décision éclairée

L'essentiel serait donc de mettre l'accent sur l'information pour que les hommes puissent se décider de se faire dépister ou non, en toute connaissance de cause, recommande la HAS.

Le dépistage individuel a pris de l'ampleur en France : il concerne plus de deux hommes sur trois, selon l'Association française d'urologie.

Dans notre pays, le cancer de la prostate se situe au premier rang des cancers chez l'homme. Le nombre de nouveaux cas estimé en 2011 est de 71 200, devant les cancers du poumon et les cancers colorectaux. Ce cancer représente la troisième cause de décès par tumeur chez l'homme.

 

Qu'est-ce que le dosage du PSA ?

Reportage de Cécile Guery-Riquier, Gaëlle Pialot, Hervé Droguet
Reportage de Cécile Guery-Riquier, Gaëlle Pialot, Hervé Droguet

Pour prévenir un cancer de la prostate, le dépistage consistait jusqu'alors à pratiquer un toucher rectal pour palper la prostate et/ou à effectuer une prise de sang pour doser le PSA, protéine sécrétée par cette glande et présente dans le sang. C'est ce dosage PSA sur lequel la Haute autorité de santé s'interroge. En quoi consiste-t-il ?

 

Prostate : le dosage du PSA inutile ?

Entretien avec le Pr. Jean-Luc Harousseau, président de la Haute autorité de santé, invité dans le Magazine de la santé du 4 avril 2012
Entretien avec le Pr. Jean-Luc Harousseau, président de la Haute autorité de santé, invité dans le Magazine de la santé du 4 avril 2012

Le dosage PSA est aujourd'hui remis en cause par la Haute autorité de santé (HAS). Son président, le Pr. Jean-Luc Harousseau, revient sur les motifs d'une telle décision concernant les personnes à risque et sur l'importance d'une bonne information.

 

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