Bulletin de santé du 29 août 2011

Les anesthésistes redoutent une pénurie de médicaments, la grippe aviaire progresse en Asie et pas seulement, l'onde de choc du 11 septembre évaluée, le Congo touché par le choléra... C'est l'information médicale du jour.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Bulletin de santé du 29 août 2011

La grippe aviaire reprend son envol

L'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a recommandé lundi 29 août "une surveillance et une vigilance accrues" face au virus de la grippe aviaire "au moment où une souche mutante de ce virus mortel se propage en Asie et au-delà".

L'Asie est la région du monde la plus exposée ces derniers mois. Au Cambodge, 8 cas d'infection humaine depuis le début de l'année 2011 ont été mortels.

Selon Juan Lubroth, vétérinaire en chef de la FAO, il semblerait que cette expansion des cas de grippe aviaire à travers le monde sur ces dernières années soit liée aux mouvements migratoires des oiseaux. Au cours des 24 derniers mois, le H5N1 est apparu chez les volailles et oiseaux sauvages dans des pays où il avait disparu depuis plusieurs années.

Les régions récemment affectées se trouvent en Israël, dans les territoires palestiniens, en Bulgarie, en Roumanie, au Népal et en Mongolie.

Au Vietnam, la situation se complique puisque la plus grande partie du nord et du centre - où le H5N1 est endémique - a été envahie par la nouvelle souche du virus, selon la FAO. Cette progression rapide du virus au Vietnam menace aussi directement le Cambodge, la Thaïlande et la Malaisie et met en péril la péninsule coréenne et le Japon.

Depuis sa première apparition en 2003, 565 personnes ont été infectées par le H5N1, et 331 d'entre elles en sont mortes, rappelle la FAO, citant des chiffres de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Source : AFP

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Réanimation : quand le curare se fait rare...

Suite à l'arrêt de la fabrication et de la commercialisation du thiopental, un des médicaments anesthésiques les plus utilisés en bloc opératoire, les médecins agitent le spectre de la pénurie.

Le 19 août 2011, la Société Française d'Anesthésie-Réanimation (SFAR) lançait une alerte face à la pénurie de certains médicaments utilisés pour réaliser des anesthésies générales, locales, péridurales ou prendre en charge la douleur lors des soins d'urgence.

Le Dr Laurent Jouffroy, président de la SFAR, dénonçait dans ce communiqué "des ruptures de stocks des médicaments d'anesthésie-réanimation récurrentes ces dernières années" dont certains "sont indispensables et sans alternative". Sur cette liste figure notamment le thiopental utilisé depuis 1936 pour le traitement des traumatismes crâniens graves ou de certains états de mal épileptique. Il a cessé d'être commercialisé par le laboratoire américain qui approvisionnait la France sans qu'aucune solution pérenne n'ait été trouvée à ce jour pour le remplacer.

La menace de pénurie touche aussi la lidocaïne adrénalinée dont le laboratoire propriétaire stoppe la production, et le propofol employé dans 90 % des actes d'anesthésie. Vendu au prix de moins d'un euro par ampoule, ce dernier médicament aurait perdu son attrait économique pour l'industrie pharmaceutique, tout comme le thiopental.

Sentant la grogne monter, Dominique Maraninchi, le Directeur Général de l'Afssaps (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) recevra le 1er septembre 2011 la SFAR qui a fait part de ses inquiétudes.

Le Pr. Maraninchi a tenu à rassurer les anesthésistes dans un entretien publié dans Le Parisien du 29 août 2011. Le directeur général de l'Afssaps estime qu'il "n'y aura pas de pénurie", et "qu'un approvisionnement de tous les blocs hospitaliers français en médicaments anesthésiques sera assuré par l'Afssaps".

Source : Le Parisien 

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Attentats du 11 septembre 2001 : évaluation post-traumatique

Dix ans après les attentats du 11 septembre 2001, laps de temps nécessaire pour obtenir des résultats cohérents sur le long terme, la psychiatrie américaine va débuter son évaluation sur l'état mental et physique des personnes exposées à ce drame.

Le Dr Jacob Ham, qui dirige un service du Beth Israel Medical Center spécialisé dans la gestion du stress, évoque pour un grand nombre de personnes touchées, le syndrome de stress post-traumatique ou PTSD. Ce genre de réaction est le type de psychopathologie le plus commun rencontré après un événement dramatique de grande ampleur.

Selon l'Institut américain de santé mentale, les patients souffrant de PTSD ressentent du stress et de l'anxiété dans des situations où ils n'ont pourtant aucune raison rationnelle de craindre pour leur intégrité physique ou psychologique.

Pour cette évaluation, un questionnaire a été distribué pour en savoir plus sur les éventuels états dépressifs, les épisodes d'anxiété et de stress avant et après le 11 Septembre.

Selon des chiffres officiels, au moins 10 000 pompiers, policiers et civils exposés aux attentats ont souffert de PTSD.

 Les services de santé de New York relèvent que 61 000 des 409 000 personnes qui ont vécu la tragédie de près ont "probablement" connu des symptômes liés au PTSD dans les 6 années suivantes.

Si le traumatisme est toujours bel et bien présent selon les experts, il semble s'estomper avec le temps. Quelques mois après le 11 septembre 2001, 68 % des Américains craignaient de nouveaux attentats. En août 2011, ce chiffre est de 33 %.

Source : AFP

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Epidémie de choléra au Congo

Près d'une vingtaine de personnes sont décédées du cholera au Congo depuis le mois de juin 2011, a indiqué le directeur général de la santé, le Pr. Alexis Elira Dokekias.

L'épidémie progresse dangereusement. Depuis juin, 341 cas de choléra ont déjà été rapportés sur les bulletins épidémiologiques du vendredi 26 août 2011.

L'épidémie est concentrée dans les localités riveraines du fleuve Congo, frontière naturelle entre le Congo et la République Démocratique du Congo (RDC), où cette maladie est apparue depuis mars.

Pour parer à cette épidémie, les autorités congolaises ont mis en place des mesures consistant à "renforcer les mesures d'hygiène, à mettre en place des signes de prise en charge des populations et la surveillance sentinelle", a poursuivi le Pr. Elira Dokekias.

Egalement appelé "maladie des mains sales", le choléra est une maladie hautement contagieuse causée par le manque d'hygiène et la consommation de l'eau et des aliments contaminés.

Source : AFP