Bulletin de santé du 19 août 2011

Un dérivé de l'ecstasy pour traiter le cancer, un anti-épileptique prescrit comme coupe-faim, un risque de pénurie de médicaments, une alerte canicule dans plusieurs départements, les éthylotests bientôt obligatoires dans les discothèques, des chiens pour détecter le cancer du poumon, un nouveau retrait de crème spermicide... C'est l'information médicale du jour.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Bulletin de santé du 19 août 2011

Un dérivé de l'ecstasy capable de détruire les cellules cancéreuses ?

Des chercheurs de l'université anglaise de Birmingham ont découvert une forme modifiée de l'ecstasy (MDMA), 100 fois plus efficace pour détruire les cellules cancéreuses que la drogue elle-même, ouvrant la voie à une possible application thérapeutique.

Les chercheurs sont partis de recherches menées en 2005 montrant que la moitié des cancers des cellules sanguines examinées en laboratoire, réagissaient aux propriétés des psychotropes ayant pour effet de supprimer leur croissance.

Les psychotropes, qui agissent principalement sur l'état du système nerveux central, comprennent aussi bien des dérivés d'amphétamines tels que l'ecstasy, des antidépresseurs comme le Prozac® ou des substances amaigrissantes.

À l'époque, l'équipe de l'université de Birmingham avait souligné la difficulté de traduire ces résultats initiaux en médicaments, car la dose d'ecstasy nécessaire pour traiter une tumeur aurait été fatale pour le malade.

Des travaux menés avec des collègues australiens (University of Western Australia) ont permis d'identifier des formes beaucoup plus efficaces à moindre dose.

L'étude publiée en ligne vendredi 19 août dans "Investigational News Drugs" montre que ces formes modifiées d'ecstasy étaient capables d'attaquer et de détruire les cellules cancéreuses avec une efficacité 100 fois supérieure. Ces résultats préliminaires ouvrent ainsi la voie à des utilisations potentielles pour les traitements de cancers tels que les leucémies, lymphomes et myélomes.

L'équipe espère désormais progresser vers des études pré-cliniques.

Source : AFP

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Un antiépileptique prescrit pour maigrir

Après le Mediator®, un nouveau médicament voit son usage détourné. Il s'agit de l'Epitomax®. C'est une révélation du journal France Soir. Initialement prévu pour traiter les épilepsies et délivré sur ordonnance, l'Epitomax® est également prescrit hors de son autorisation de mise sur le marché (AMM) pour couper l'appétit. Un des effets secondaires de ce traitement peut en effet être une perte de poids. Certains médecins l'utiliseraient donc également comme coupe-faim.

Si le Pr. Dominique Maraninchi, directeur de l'Afssaps, affirme ignorer le détournement de l'Epitomax®, il semblerait que les prescriptions hors AMM échappent aux contrôles de l'autorité sanitaire.

Un médecin a effectivement la capacité de prescrire un médicament hors AMM s'il indique et justifie son utilisation. L'Afssaps a quant à elle, pour mission d'évaluer le rapport entre les bénéfices et les risques.  Si un médicament montre une capacité à soigner certaines pathologies hors de son AMM, des études cliniques sont menées et des protocoles temporaires de traitement accordés.

Malgré l'affaire Mediator®, certaines leçons n'ont toujours pas été retenues. D'autres médicaments comme le Prozac®, ou Toplexil®…  sont également concernés par ces usages détournés.

Source : France Soir

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Pénurie de médicaments : les anesthésistes-réanimateurs lancent l'alerte

Les anesthésistes-réanimateurs lancent l'alerte face à la "pénurie" et à la "disparition" de médicaments "indispensables" qui menacent la sécurité des patients, selon la Société Française d'Anesthésie-Réanimation (SFAR).

"Qu'elles soient liées à des pénuries temporaires ou à la décision des laboratoires de cesser la fabrication, les ruptures de stocks des médicaments d'anesthésie-réanimation sont récurrentes depuis plusieurs années" et le phénomène "s'intensifie", s'insurge cette société savante avec le soutien de l'association de défense des malades, Le Lien.

Les ruptures de stocks concernent des médicaments utilisés par les anesthésistes-réanimateurs pour réaliser des anesthésies générales, locales ou péridurales (dont celles pour accoucher), sans oublier le traitement de la douleur, notamment lors de soins d'urgence.

Ainsi le thiopental utilisé depuis 1936, qui sert aussi au traitement des traumatismes crâniens graves ou de certains états de mal épileptique, a cessé d'être commercialisé par le laboratoire américain qui approvisionnait la France.

Les risques de rupture de stock touchent également la lidocaïne adrénalinée car le laboratoire propriétaire cesse la production ou encore le propofol, au prix dérisoire (moins d'un euro l'ampoule) qui a révolutionné l'anesthésie générale (utilisé dans 90 % de ces actes) et contribue à la sécurité des patients.

Il s'agit souvent de produits anciens, sûrs et peu coûteux, comme la plupart des médicaments d'usage quotidien en anesthésie-réanimation, et qui sont tombés dans le domaine public (génériques).

Dans bien des cas, il n'y a pas de produits de remplacement permettant d'assurer la même qualité de soins et/ou au même prix, insiste la SFAR.

Source : AFP

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Alerte à la canicule dans le Rhône et la Loire

Le Rhône et la Loire ont été placés en vigilance orange en raison d'un épisode caniculaire jusqu'à lundi 22 août dans ces deux départements, a annoncé Météo-France.

Les fortes chaleurs culmineront dimanche "avec des valeurs voisines de 39 degrés à Lyon et à Saint-Etienne", où Météo France relevait déjà 33 degrés jeudi à 15 h 00. La nuit, les températures ne descendront pas en-dessous de 22 degrés jusqu'à lundi matin.

Quatorze autres départements situés dans la moitié sud du pays ont par ailleurs été placés en vigilance jaune pour la canicule. Il s'agit de la Saône-et-Loire, l'Ain, l'Isère, l'Allier, le Puy-de-Dôme, le Cantal, la Dordogne, la Corrèze, les Landes, le Lot-et-Garonne, le Lot, le Tarn-et-Garonne, la Haute-Garonne et le Tarn.

Source : AFP

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    • Canicule Info Service
      0 800 06 66 66 (appel gratuit)

 

 

 

Les éthylotests bientôt obligatoires dans les discothèques

Les discothèques vont bientôt devoir s'équiper de "dispositifs permettant le dépistage de l'imprégnation alcoolique", malgré les critiques des professionnels de la nuit contre les textes qui les imposent et sont en cours de signature.

Les textes (décrets et arrêtés) issus d'une loi de mars 2011 ont déjà été signés par les ministères des Transports et de l'Intérieur. Mais le ministère de la Santé, dernier ministère concerné, a indiqué ne pas avoir encore paraphé le document.

La loi imposera bientôt aux "débits de boissons à consommer sur place, dont la fermeture intervient entre 2 h 00 et 7 h 00" de mettre à disposition du public "un ou plusieurs dispositifs permettant le dépistage de l'imprégnation alcoolique". Les professionnels de la nuit s'interrogent notamment sur les modalités d'utilisation de ces éthylotests.

La loi concernera 2 500 discothèques en France et les bars à ambiance musicale, les cabarets, bars d'hôtel... mais pas l'immense majorité des bars de France qui ferment bien plus tôt. Elle leur demandera de mettre à la disposition des clients des éthylotests électroniques ou chimiques (au minimum 50 pour les éthylotests chimiques).

Source : AFP

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Le bronzage en cabine rend accro !

L'exposition fréquente au soleil artificiel peut rendre totalement accro ! Selon une récente étude publiée dans le journal Addiction Biology, le bronzage en cabine crée en effet des changements d'activités cérébrales comparables à ceux que l'on observe chez les consommateurs de drogue. Les ultraviolets des salons de bronzage agissent sur la zone de récompense de notre cerveau, responsable de la dépendance.

De plus, les adeptes des séances UV présenteraient le même profil psychologique que les personnes accros à la drogue ou à l'alcool !

Une addiction qui peut coûter cher à notre peau, puisque selon l'Organisation mondiale de la santé, l'utilisation de bancs de bronzage avant l'âge de 35 ans entraîne une augmentation de 75 % du risque de mélanome, la forme la plus mortelle du cancer de la peau.

Source : "Activation of the mesostriatal reward pathway with exposure to ultraviolet radiation"
Addiction Biology
, août 2011

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Le cancer du poumon détecté par des chiens

Le cancer du poumon pourrait être détecté par des chiens renifleurs d'après une étude allemande publiée dans le European Respiratory Journal.

Les chercheurs de l'hôpital Schillerhoehe de Gerlingen ont travaillé sur l'identification de composés volatiles liés au cancer du poumon avec l'aide de 220 volontaires. Thorsten Walles, principal auteur de cette recherche, pense qu'il y aurait une différence entre l'haleine d'un malade du cancer du poumon et une personne en bonne santé.

A l'issue de ce test, les chiens renifleurs ont réussi à identifier positivement 71 % des échantillons des patients atteints du cancer du poumon. Il reste cependant aux chercheurs à trouver la molécule que les chiens détectent dans le souffle des patients.

Source : "Study on canine scent detection in the diagnosis of lung cancer : Revisiting a puzzling phenomenon"
European Respiratory Journal, août 2011

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Nouveau retrait de crème spermicide Pharmatex

L'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (Afssaps) a annoncé vendredi 19 août un nouveau retrait de lots de crème vaginale spermicide en unidose Pharmatex (laboratoire Innotech International), en raison "d'un risque de perte d'efficacité" de ce contraceptif local.

Après le retrait d'un lot de ce spermicide le 4 août 2011, ce sont à présent 7 lots qui sont retirés "par précaution", précise l'Afssaps dans un communiqué.

Il s'agit des boîtes des lots de Pharmatex 54 mg, crème vaginale spermicide en récipient unidose n°10012, 10013, 10017, 10020, 11004, 11005 et 11007.

Les utilisatrices sont invitées à les rapporter en pharmacie et les pharmaciens, qui ne doivent plus vendre ces lots, doivent les retourner au fournisseur.

Pour toute information complémentaire, l'Afssaps invite à s'adresser au service d'information médicale du laboratoire au 0811 059 011 (numéro Azur).

Source : AFP

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