Appendicectomies : des opérations en baisse en France

Le nombre des opérations de l'appendicite continue de baisser régulièrement en France, n'atteignant plus que 83.400 en 2012, contre quelque 300.000 dans les années 80, selon un rapport de la Direction des statistiques du ministère de la Santé (Drees). L'échographie et le scanner, examens de référence dans le diagnostic de l'appendicite, ont contribué fortement à cette chute libre des appendicectomies.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Appendicectomies : des opérations en baisse en France

L'arrivée de l'échographie et du scanner

La baisse a été particulièrement importante au début des années 2000, de l'ordre de 8% par an, lorsque l'échographie et le scanner sont devenus des examens de référence dans le diagnostic de la maladie.

Un scanner normal permet en effet d'écarter le diagnostic d'appendicite et d'éviter ainsi une chirurgie.

L'appendicectomie (ou ablation de l'appendice) s'est poursuivie depuis, à un rythme annuel de -2,8% par an entre 2003 et 2012, ce qui permet à sa pratique en France de se rapprocher des autres pays occidentaux.

Selon la Drees, l'évolution a débuté avant le recours aux nouvelles techniques d'imagerie médicale et "résulterait plutôt d'un changement de perception des dangers".

Pendant longtemps, l'appendicectomie a été l'intervention chirurgicale la plus fréquente en France : une enquête hospitalière effectuée en 1986 faisait ainsi état de 268.300 opérés en métropole dans l'année.

Une mortalité très faible

La baisse spectaculaire des appendicectomies, principalement des appendicites simples, a été particulièrement nette chez les femmes ainsi que chez les grands enfants et les adolescents (5 à 19 ans), avec une diminution allant de 51 à 75% entre 1997 et 2012.

Mais contrairement aux craintes "de nombreux chirurgiens" qui redoutaient une explosion des péritonites, le nombre des interventions pour des formes graves d'appendicites (avec abcès ou péritonites) est resté globalement stable au cours de la même période, selon la Drees.

La mortalité de l'appendicectomie est également restée "très faible", de l'ordre de 0,5 pour mille avant 55 ans, mais pas chez les personnes âgées où elle peut atteindre jusqu'à 7% chez les 85 ans ou plus, le plus souvent à la suite de formes graves d'appendicites.

La chirurgie reste le traitement de référence

L'appendicite aigüe est une inflammation de l'appendice, un organe situé sur la partie terminale droite du gros intestin, qui si elle n'est pas traitée, peut évoluer vers une péritonite (une inflammation du péritoine) et une septicémie. Elle se manifeste par une douleur située en bas et à droite de l'abdomen, accompagnée de fièvre modérée et parfois de nausées et de vomissements.

Le seul traitement possible est l'ablation de l'appendice par un traitement chirurgical. L'opération est aujourd'hui principalement réalisée par cœlioscopie (qui consiste à opérer à travers une toute petite incision dans l'abdomen) : en 2012, sept personnes sur dix étaient opérées avec cette technique, selon la Drees.

Certains chercheurs prétendaient qu'il existait une alternative à la chirurgie pour soigner l'appendicite par un traitement médical antibiotique. Une récente étude publiée dans The Lancet a montré que le traitement médical antibiotique par Augmentin® est moins efficace que le traitement chirurgical pour soigner l'appendicite.

Les auteurs de cette étude évoquent comme cause d'échec de l'antibiothérapie, les possibles résistances des bactéries aux antibiotiques. Le traitement  de référence reste donc chirurgical.

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