Algie vasculaire de la face : un essai clinique prometteur

Ces redoutables douleurs au niveau de l’œil et de la tempe touchent souvent les hommes jeunes autour de 30 ans. Les formes les plus graves de l'algie vasculaire de la face résistent aux traitements ’’classiques’’. Une équipe franco-canadienne vient donc de tester une stratégie dont les résultats très positifs ont été publiés dans la revue The Lancet.

Géraldine Zamansky
Rédigé le , mis à jour le
Algie vasculaire de la face : un essai clinique prometteur
L'algie vasculaire de la face provoque des douleurs atroces centrées sur l'œil
L'algie vasculaire de la face provoque des douleurs atroces centrées sur l'œil

"Ce sont des crises atroces centrées sur l'œil", explique le Dr Anne Ducros, neurologue à l'hôpital Lariboisière, à l'origine de cet essai thérapeutique. "Elles peuvent durer une à deux heures. En général, cela se produit par ''épisode'' à un ou deux moments de l'année, mais dans les formes chroniques, c'est en permanence. Et au rythme de 8 par jour, vous n'avez plus de vie !" Et cela concerne malheureusement trop de patients dont le traitement de fond ne suffit pas à contrôler la maladie. Des situations d'autant plus douloureuses que pour faire céder la crise, ils n'ont que deux solutions : des injections d'anti-migraineux limitées à deux par jour et l'inhalation d'oxygène pur, peu compatible avec une vie active...

"Les cortisones en comprimés à haute dose ayant à nos yeux trop d'effets secondaires graves, nous avons pensé à l'injection de stéroïde à la base du grand nerf occipital qui intervient dans la douleur", poursuit le Dr Ducros.

"Après des années de résultats encourageants, nous avons organisé un essai thérapeutique pour partager cette technique. L'essai, contre placebo, a rassemblé 43 patients. Ceux qui ont reçu le produit ont vu en moyenne le nombre de leurs crises enfin limité à deux, ou moins chaque jour. Certains, qui étaient en crises quotidiennes chroniques depuis des années, en ont même été complètement débarrassés !

"Attention, bien sûr, il reste quelques cas rebelles aux injections", précise la neurologue. "Mais le bilan de cet essai reste très satisfaisant. Nous espérons que leur publication dans The Lancet Neurology va encourager d'autres équipes. D'autant plus que pour un médecin, ce geste ne représente aucune difficulté particulière."

Source : "Suboccipital steroid injections for transitional treatment of patients with more than two cluster headache attacks per day : a randomised, double-blind, placebo-controlled trial", The Lancet Neurology, 7 septembre 2011.